Etudes économiques
Espagne

Espagne

Population 47,4 millions
PIB par habitant 30 090 $US
A3
Evaluation des risques pays
A1
Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 2023 (p) 2024 (p)
Croissance PIB (%) -11,2 6,4 5,8 2,5 1,6
Inflation (moyenne annuelle, %) -0,3 3,0 8,3 3,6 3,5
Solde public / PIB (%) -10,1 -6,8 -4,7 -3,9 -3,2
Solde courant / PIB (%) 0,6 0,8 0,6 2,1 1,5
Dette publique / PIB (%) 120,3 116,8 111,6 107,3 104,7

(e) : Estimation (p) : Prévision

POINTS FORTS

  • Avantage comparatif dans le domaine des énergies renouvelables (éolienne, solaire)
  • Importantes réformes (marché du travail, secteur bancaire, droit de la faillite, etc.)
  • Augmentation du soutien financier par les institutions européennes
  • Important désendettement du secteur privé avant la pandémie
  • Secteur manufacturier ayant récemment fait preuve d’une capacité de réinvention

POINTS FAIBLES

  • Niveau élevé de l’endettement privé et public, position extérieure nette largement négative
  • Dualité du marché du travail, chômage structurel élevé
  • Nombre important de petites entreprises à faible productivité
  • Paysage politique fragmenté et polarisé, unité territoriale menacée par le mouvement indépendantiste catalan

Appréciation du risque

Une dynamique de croissance enrayée par un environnement régional morose

Après avoir connu une forte reprise et s’être montrée très résiliente suite à la pandémie et la guerre en Ukraine, l’activité économique devrait ralentir en 2024 mais rester supérieure à la moyenne de la zone euro (prévisions Coface à 0,9%). La consommation des ménages devrait être le principal moteur de la croissance grâce à la résilience de leur pouvoir d’achat via une atténuation des pressions inflationnistes, et une hausse continue des salaires. Après avoir accéléré au cours de l’année 2023 avec une moyenne de 3,5% en novembre, contre 2,8% en janvier, les salaires resteront dynamiques en 2024.
Cependant, l’activité sera freinée par l’atonie de la demande extérieure. Alors que l’Espagne a enregistré une année touristique 2023 record, notamment tirée par le retour de la clientèle étrangère, la reprise du secteur devrait logiquement s’atténuer. De plus, les exportations resteront limitées par la faible croissance de ses voisins, puisque 62% de ses exportations sont à destination du reste de l’Union Européenne (68% en ajoutant le Royaume-Uni). En parallèle, les entreprises seront confrontées à des coûts de financement substantiels (5% en moyenne en octobre 2023), dans la mesure où, bien que la BCE entamera probablement un cycle de baisses des taux directeurs en 2024, ceux-ci resteront élevés tout au long de l’année. L’investissement privé sera freiné par cet environnement adverse. Dans ce panorama assombri, l’activité sera toutefois toujours soutenue par les fonds européens avec près de 80 milliards d’euros de subventions et 83 milliards d’euros de prêts pour la période 2021-2026, pour un total équivalent à 12% du PIB. Moins du tiers de ce montant ayant été effectivement versé entre 2021 et 2023, les décaissements devraient nettement s’accélérer entre 2024 et 2026.

 

Un assainissement des comptes publics progressif

Le budget 2024 - qui devrait être approuvé durant le premier trimestre – devrait confirmer l’assainissement progressif des comptes publics. Ceux-ci resteront toutefois largement déficitaires après s’être fortement dégradés lors de la crise sanitaire puis énergétique. La réduction du déficit résultera principalement du retrait progressif de la majorité des mesures introduites pour limiter l’impact de la hausse des prix de l’énergie sur les ménages (réduction du prix des carburants et des taxes sur le prix de l’électricité). Le nouveau gouvernement a toutefois prolongé la réduction de la TVA sur les produits alimentaires de base jusqu’en juin 2024, ainsi que la gratuité des transports publics pour les personnes au chômage et les jeunes jusqu’à fin 2024. En parallèle, la taxe sur les bénéfices exceptionnels des établissements bancaires et des entreprises énergétiques (3 milliards d’euros de recettes en 2023) sera prolongée jusqu’en 2025. La BCE ayant commencé à réduire son portefeuille d’actifs, en ne réinvestissant pas une partie des obligations arrivant à échéance, le coût de financement augmentera encore un peu plus. De plus, le pays devra faire face au retour des règles budgétaires européennes, bien que le nouvel accord trouvé fin 2023 permettra une trajectoire d’ajustement budgétaire plus souple et progressive. Dans ce contexte, la soutenabilité de la très élevée dette publique sera l’un des enjeux à moyen terme.
Par ailleurs, l’excédent courant affiché par le pays depuis 2013, devrait se réduire en 2024, du fait de la baisse de la demande extérieure. L’important excédent de la balance des services (qui devrait avoisiner les 6% du PIB en 2023) permet de compenser les déficits structurels de la balance des biens, largement imputable à la dépendance énergétique du pays, et de celle des revenus (envois de fonds des diasporas latino-américaines et marocaines vers leurs pays d’origine). Malgré une tendance baissière au cours des dernières années, la dette extérieure nette du pays reste parmi les plus importantes de l’Union européenne (57,4% du PIB au T2 2023).

 

Instabilité politique accrue par la dépendance de la nouvelle coalition au parti indépendantiste catalan Junts

Le Premier ministre sortant socialiste Pedro Sánchez (PSOE) a réussi à se maintenir au pouvoir malgré sa deuxième place aux élections législatives anticipées durant l’été 2023. Sans majorité absolue (121 sièges sur 350), le parti de gauche était tout de même en meilleure position pour former un gouvernement que le Parti Populaire (droite) de son rival Alberto Núñez Feijóo. Sánchez a donc de nouveau été amené à former une coalition de gouvernement avec son principal allié d'extrême gauche Sumar (31), EH Bildu (6), ERC (7), PNV (5), BNG (1) et la Coalition Canarienne (1). Toutefois, Pedro Sanchez a cette fois également eu besoin du soutien du parti indépendantiste catalan Junts (7) pour atteindre la majorité absolue. Pour cela, Sánchez a défendu l’adoption d’une loi d’amnistie controversée graciant les séparatistes catalans impliqués dans l’organisation d’un référendum d'indépendance en 2017, dont le leader de Junts, Carles Puigdemont, qui s'était depuis exilé en Belgique. Ainsi, bien que le gouvernement de coalition de Sánchez ait été assez stable lors de son dernier mandat, la dépendance du nouveau gouvernement à l’égard des partis indépendantistes catalans et basques pourrait rendre la gouvernance difficile, et accroît le risque d’instabilité politique. Et ce, d’autant plus que Junts a réitéré que son soutien au gouvernement tout au long du mandat serait conditionné à l’organisation d’un référendum d’indépendance, auquel Sanchez reste pour le moment opposé.

 

Dernière mise à jour : Février 2024

Paiement

Les chèques sont très utilisés par les entreprises en Espagne. Ils offrent des garanties légales similaires en cas de défaillance, en vertu du juicio cambiario (le Code des procédures civiles). Il en va de même pour les billets à ordre (pagaré) qui, comme les lettres de change et les chèques, sont des effets sanctionnés par la loi. S’ils sont impayés, ils sont consignés au registre des acceptations impayées (RAI, Registro de Aceptationes Impagadas). Rattaché au Centre de coopération interbancaire, le RAI est le registre le plus important du pays. Il contient tous les défauts de paiements commerciaux supérieurs à 300 EUR, ce qui permet aux banques et autres institutions de dépôt de vérifier l’historique de paiement d’une société avant d’accorder un crédit.
Par contraste, les lettres de change ne sont que rarement utilisées pour les transactions commerciales en Espagne. En cas de défaillance, elles offrent aux créanciers certaines garanties telles que l’accès à des procédures spéciales de recouvrement incluant des outils de négociation selon le juicio cambiario. Les lettres de change garanties par une banque peuvent être assez difficiles à obtenir, mais elles limitent le risque de défaut de paiement en offrant aux créanciers un recours à l’endosseur de la lettre de change.
Les transferts électroniques via le réseau SWIFT, largement utilisés par les banques espagnoles, sont un instrument de paiement rapide, assez fiable et économique, si l’acheteur ordonne le paiement en toute bonne foi. Si l’acheteur n’exécute pas l’ordre de transfert, le recours légal est d’engager une procédure ordinaire sur la base de la facture impayée. Les banques espagnoles ont également adopté le standard SEPA pour les paiements libellés en euros.

Recouvrement des créances

Sauf clauses particulières stipulées dans le contrat commercial, le taux d’intérêt en vigueur est celui appliqué par la Banque centrale européenne lors de son opération de refinancement la plus récente (effectuée avant le premier jour civil du semestre concerné) majoré de huit points de pourcentage. Ce taux est publié tous les six mois par le ministre des Finances dans le Boletín Oficial del Estado. Le délai de prescription pour les créances ordinaires est de cinq ans.

 

Phase amiable

Il n’existe pas de formalités ou de conditions concernant l’envoi d’un courrier de rappel au débiteur, mais il est conseillé d’envoyer au préalable une réclamation au débiteur. Le créancier peut obtenir des garanties pour le remboursement de sa créance.

 

Procédure judiciaire

Si aucun accord de règlement n’est conclu avec le client, le créancier peut initier une procédure judiciaire de recouvrement en utilisant la loi de procédure civile (ley de Enjuiciamento civil).

 

Procédure cambiaire

La procédure cambiaire est utilisée pour les réclamations fondées sur des lettres de change, des billets à ordre et des chèques. Un juge de première instance (juzgado de primera instancia) vérifie que le « titre d’échange » a été correctement exécuté et ordonne ensuite au débiteur d’effectuer le paiement du principal et des intérêts échus et dépens dans un délai de dix jours. Le juge ordonne également une saisie conservatoire (embargo preventivo) sur les actifs du débiteur équivalente au montant échu. Le débiteur dispose d’un délai de dix jours pour contester la décision.
En l’absence de paiement ou de contestation dans le délai prescrit, le juge ordonne des mesures d’exécution. Si nécessaire, le mandataire judiciaire procédera à la saisie. En cas de contestation des créances, une audience est organisée pour examiner les arguments des deux parties et un jugement doit être rendu dans un délai de 10 jours supplémentaires. Bien que ce délai soit prescrit par la loi espagnole, il est rarement respecté par les tribunaux.

 

Procédure ordinaire

Outre le juicio cambiario, les créanciers incapables d’obtenir un règlement extrajudiciaire peuvent faire valoir leurs droits en intentant une action civile (juicio declarativo). Il existe deux types de procédure civile : la procédure ordinaire (juicio ordinario) pour les requêtes de plus de 6 000 EUR et la procédure orale (juicio verbal), un système simplifié, pour les requêtes de valeur moindre. Les deux types de procédure sont intentés par le biais d’une action en justice signifiée au débiteur.

Le plaignant doit expliquer les faits relatifs à sa requête et fournir tous documents justificatifs originaux ou en copies certifiées par un notaire public lors du dépôt de sa requête initiale. Avant l’instruction de l’affaire, le juge convoque les parties lors d’une première audience (audiencia previa) en recourant à la procédure ordinaire, afin de tenter une conciliation. En cas d’échec de celle-ci, l’action en justice est mise en œuvre. Le tribunal peut alors ordonner des mesures spécifiques pour clarifier certaines questions ou faits ambigus avant de prononcer un jugement.

 

Procédure monitoire (Juicio monitorio)

Pour les créances monétaires, liquides et en souffrance, quel qu’en soit le montant dû (limité précédemment à 250 000 EUR), les créditeurs peuvent à présent bénéficier d’une procédure en référé plus flexible. Le dépôt d’une petición inicial est directement soumis au juge de première instance (juzgado de primera instancia) où est situé le débiteur. Après avoir examiné les pièces justificatives, le juge peut ordonner au débiteur de payer la créance sous 20 jours.
Si le débiteur ne répond pas, le mandataire judiciaire en informe le juge et demande une confirmation de la décision en faveur de la requête initiale. Le mandataire judiciaire rend alors une décision confirmant la conclusion de la procédure monitoire, laquelle est transmise au créancier. Ceci permet au créancier de contacter le Bureau d’exécution en vue de la phase suivante. Si le débiteur conteste la décision et fournit des arguments motivés à cet effet dans une déclaration écrite signée par un avocat, un procès en bonne et due forme sera engagé.

Exécution d’une décision de justice

La décision d’un tribunal national devient exécutoire dès lors que toutes les possibilités d’appel ont été épuisées. Si le débiteur ne se conforme pas à la décision de justice dans un délai de 20 jours, l’huissier de justice du tribunal peut, sur demande, rechercher et saisir les biens du débiteur.
Les jugements relatifs à des cas étrangers rendus dans les pays de l’UE bénéficient de conditions telles que les injonctions de paiement de l’UE et le titre exécutoire européen. Les jugements rendus par des pays qui ne font pas partie de l’Union européenne peuvent être reconnus et appliqués sous réserve de l’existence d’un accord bilatéral ou multilatéral avec l’Espagne. En l’absence d’un tel accord, une procédure d’exequatur espagnole sera appliquée.

Procédure d’insolvabilité

Procédures pré-insolvabilité

Un débiteur a la possibilité de négocier un accord formel de refinancement (acuerdo de refinanciacion formal) avec ses créanciers. Cet accord doit être signé par le tribunal. Selon un tel accord, les parties sont libres d’annuler toute portion de la dette qu’elles jugent nécessaire.

 

Procédure de faillite

La procédure de faillite est engagée par le dépôt d’une requête d’insolvabilité. Après examen de la requête, le juge émet une ordonnance d’insolvabilité. Les créanciers doivent notifier leurs requêtes dans un délai d’un mois après publication de l’ordonnance d’insolvabilité. Le tribunal désigne un administrateur d’insolvabilité qui examine la situation financière du débiteur et rédige un rapport sur ses dettes. En l’absence d’opposition au rapport, l’administrateur d’insolvabilité soumet la version finale au juge. Le juge ordonne ensuite l’ouverture de la phase d’arrangement avec un calendrier de remboursement, un plan de viabilité et des propositions alternatives de remboursement.

Au cours de cette procédure, le débiteur peut demander la liquidation :

  • sur demande du débiteur, à tout moment ;
  • lorsque le débiteur n'est plus en mesure d'effectuer les paiements prévus ou les obligations contractées, tels que définis dans l'accord ;
  • à la demande d'un créancier, pour violation de l'arrangement ;
  • sur requête de l'administration judiciaire, à la cessation de l'activité professionnelle ou commerciale.

L'administration judiciaire établit un plan de liquidation afin de réaliser (vendre) les actifs, constitués de la masse de la faillite, qui est soumis à l'approbation du juge.

 

Liquidation

La liquidation en Espagne a pour but de vendre les actifs d’une société. Pendant cette phase, la société conserve sa personnalité juridique. Les liquidateurs désignés pour exécuter le processus peuvent également assumer la fonction d’organe administratif et de représentant de la société.
 Le liquidateur ne peut allouer les actifs de la société débitrice aux associés qu’après remboursement de tous les créanciers et règlement de toutes demandes de paiement à l’encontre de la société. Les créanciers lésés peuvent contester les transactions de répartition des actifs qui selon eux étaient illégales.

Le gouvernement a approuvé le décret et la loi 3/20 du 18 septembre, avec des mesures urgentes afin de rétablir l'activité judiciaire après la phase d'urgence. Récemment, la loi 3/20 a été modifiée. En bref, les débiteurs ayant un accord de refinancement approuvé sont autorisés à soumettre une proposition de modification ou une nouvelle demande jusqu'au 14 mars 2021. Les entreprises ou les indépendants qui sont insolvables n'auront pas l'obligation de demander la déclaration de faillite jusqu'au 31 décembre 2021. Jusqu'au 14 mars 2021, les juges n'admettront pas les demandes de faillite nécessaires présentées depuis la période d'état d'urgence jusqu'au 14 mars 2020. La nouvelle loi établit que le débiteur n'a pas l'obligation de demander une phase de liquidation jusqu'au 14 mars 2021, s'il a envoyé une proposition d'accord de modification. En ce qui concerne la phase de pré-insolvabilité, la nouvelle loi accorde 6 mois (contre 4 auparavant) pour demander l'insolvabilité à partir de la date de la communication. Enfin, pour éviter la certitude de l'insolvabilité, la nouvelle loi a établi plusieurs changements dans les procédures pour accélérer le traitement de ce processus d'insolvabilité, c'est-à-dire supprimer les procès en matière d'incidents, essayer d'utiliser davantage les systèmes télématiques, les vidéoconférences, etc.

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