Etudes économiques
Tanzanie

Tanzanie

Population 59,7 millions
PIB par habitant 1 177 $US
B
Evaluation des risques pays
C
Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (p)
Croissance PIB (%) 4,8 4,9 4,8 5,2
Inflation (moyenne annuelle, %) 3,3 3,7 4,3 4,6
Solde public / PIB (%) -1,9 -3,9 -2,8 -3,3
Solde courant / PIB (%) -1,8 -1,9 -4,5 -4,3
Dette publique / PIB (%) 38,0 39,7 42,2 42,1

(e) : Estimation (p) : Prévision *Année fiscale du 1er juillet – 30 juin (année 2023 : juillet 2022 à juin 2023)

POINTS FORTS

  • Richesse minière (or, cuivre)
  • Potentiel gazier grâce aux réserves offshore découvertes en 2010
  • Atouts touristiques (parcs nationaux, littoraux)
  • Stratégie de coopération régionale, intégration accélérée dans la Communauté de l'Afrique de l'Est (CAE) sous la présidence de Samia Suluhu Hassan
  • Soutien international sous la forme de prêts concessionnels
  • Développement des instruments de politique monétaire

POINTS FAIBLES

  • Forte dépendance au cours de l’or
  • Vulnérabilité de l’agriculture (29 % du PIB et 65 % de l’emploi) aux conditions climatiques
  • Insuffisance des infrastructures, en particulier dans les domaines de l’électricité et des transports
  • Politique industrielle inconsistante et environnement des affaires déficient
  • Tensions religieuses entre l’archipel de Zanzibar et le continent
  • Faible niveau de capital humain

Appréciation du risque

L’activité reste stimulée par les nombreux projets d’infrastructures

Après s’être montrée plutôt résiliente face à la pandémie de la COVID-19, grâce aux exportations d’or (40% du total) et au refus des autorités d’imposer des restrictions sanitaires importantes, l’économie doit à présent composer avec les effets de la guerre en Ukraine, particulièrement sur les prix. Toutefois, même si elle devrait ralentir, la croissance devrait rester solide grâce à l’investissement, public comme privé, dans les projets d’infrastructure en cours ou à venir. Par exemple, le projet de chemin de fer à voie standard, commencé à la fin de l’année 2019 et ayant pour but de relier le pays au Rwanda et à l’Ouganda pour rejoindre le Burundi et la République démocratique du Congo, devrait poursuivre son avancée. En le comptabilisant, le budget 2022-2023 du ministère des travaux publics et des transports prévoit l’allocation de 1,7 milliards USD à des projets de développement des infrastructures de transports. Ces dépenses intègrent également l’achat de quatre nouveaux avions Boeing par Air Tanzania. Le projet de développement des réserves de gaz naturel offshore et de sa liquéfaction, estimé à 30 milliards USD, devrait commencer au cours de l’année 2023, dans le cadre de l’accord signé avec le britannique Shell et le norvégien Equinor. Néanmoins, l’impact immédiat sur la croissance sera faible, la décision finale d’investissement n’étant pas prévue avant 2025. En revanche, en conséquence de la guerre en Ukraine, les termes de l’échange se dégradent, alourdissant le montant de la facture des importations. Alors qu’elles resteront tirées par celles de biens d’équipement nécessaires à la réalisation des projets d’infrastructure, la hausse du prix du carburant, des produits alimentaires, ainsi que les perturbations des marchés des engrais et des pesticides pénaliseront la contribution des échanges commerciaux à la croissance. De plus, les recettes touristiques, qui peinaient déjà à retrouver leur niveau d’avant crise, devraient souffrir de la réduction des flux de touristes en provenance d’Ukraine et de Russie, (11% des arrivées en 2021). En outre, l’augmentation de la facture des biens importés et des prix des matières premières nourrissent une inflation à son niveau le plus élevé depuis 2017, ce qui érodera la contribution de la consommation privée. Cependant, l’inflation devrait rester en-deçà de la cible de 5% fixée par la banque centrale, et le pouvoir d’achat des ménages sera stimulé par la suppression annoncée de la taxe de l’argent mobile.

 

Des déficits jumeaux toujours importants, une dette publique soutenable

Le déficit public, resté important sur l’année 2021-2022 du fait des dépenses liées au Plan de réponse et de relance socio-économique, se creusera à nouveau en 2022-2023. Les dépenses sociales et de développement l’accroîtront. Pour lutter contre l’impact de l’inflation sur le pouvoir d’achat des ménages, le gouvernement a annoncé des subventions aux carburants et aux engrais. De surcroît, les dépenses de santé liées à la lutte contre la COVID-19 devraient restées élevées jusqu’en 2024. Enfin, alors qu’un allègement partiel du service de la dette avait été accordé en 2020-2021, celui-ci augmentera en 2023. La dette publique, qui a augmenté de presque 15 points de pourcentage du PIB depuis le début des années 2010, du fait des financements nécessaires aux projets d’infrastructures, devrait se stabiliser en 2023. Le risque de surendettement reste limité, car sa part extérieure (environ 71% de la dette publique totale),  est constituée à environ 70% de prêts concessionnels, accordés par des partenaires multilatéraux et bilatéraux. Sa part domestique est détenue principalement par des banques commerciales et des fonds de pension.

Structurellement déficitaire du fait de la dépendance de la Tanzanie aux importations, la balance courante devrait continuer d’enregistrer un déficit important (bien qu’en légère baisse). En effet, la dégradation des termes de l’échange et la reprise des recettes touristiques freinée par la guerre en Ukraine pèseront encore sur le déficit commercial. Cependant, les exportations toujours importantes de produits miniers, à commencer par celles d’or, permettront d’atténuer sa détérioration. Le compte des revenus primaires (surtout des revenus d’investissement) est déficitaire, en particulier à cause du rapatriement des profits des entreprises . Il est compensé seulement de moitié par l’excédent du compte des revenus secondaires, alimentés essentiellement par les envois de fonds des expatriés. Le déficit courant restera majoritairement financé par les prêts (concessionnels et non concessionnels), les investissements directs à l’étranger et les aides sur projet. Les financements exceptionnels accordés par le FMI (prêt d’un milliard USD dans le cadre de la facilité élargie de crédit) et par la Banque Mondiale y contribueront. Une nouvelle allocation de DTS équivalant à 543 millions USD en 2021 ont permis de compléter les réserves de change, encore estimées à 4,5 mois d’importations à fin juin 2022.

 

Des efforts pour apaiser le climat social et renforcer les relations extérieures

Réélu en octobre 2020 pour un second mandat de cinq ans, avec près de 85 % des voix, lors d’une élection sous haute tension, John Magufuli est décédé en mars 2021. La vice-présidente Samia Suluhu Hassan a été assermentée présidente, pour achever le mandat de J. Magufuli (2025). Sur le plan domestique, la présidente a engagé des actions visant à apaiser le climat social, à commencer par la suppression de la taxe sur l’argent mobile en septembre 2022. Introduite en 2021, celle-ci avait suscité une vague de manifestations, poussant le gouvernement à la réduire une première fois. En outre, les subventions accordées aux carburants et engrais devraient également limiter le mécontentement social lié à hausse des prix. De surcroît, après avoir repoussé pendant des années les pressions des partis d’opposition et des défenseurs des droits, le CCM s’est dit prêt à réformer la constitution du pays. Cependant, en l’absence de calendrier, il paraît peu probable qu’une telle réforme se concrétise avant les élections de 2025. Une possible révision de la constitution pourrait réveiller les tensions latentes liées au statut de Zanzibar et les velléités d’indépendance de l’archipel.

Sur le plan extérieur, les efforts visant à positionner le pays comme un carrefour du commerce régional (projet d’oléoduc avec l’Ouganda, renforcement de l’intégration du pays dans la CAE...) pourraient renforcer les liens avec les pays voisins. Si l’attaque de Kitaya (octobre 2020), près de la frontière avec le Mozambique, a signalé que l’insécurité liée à l’insurrection islamiste chez son voisin pouvait l’atteindre, elle a également permis une plus grande coopération entre les deux pays en matière de sécurité. Après que la RDC a rejoint la CAE en mars 2022, la coopération multilatérale en matière de sécurité régionale devrait s’intensifier, pour tenter de contenir l’instabilité persistante qui y sévit.

 

Dernière mise à jour : Avril 2023

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