Etudes économiques
Ouganda

Ouganda

Population 42,5 millions
PIB par habitant 1 012 $US
C
Evaluation des risques pays
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Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (f)
Croissance PIB (%) 2,8 3,4 4,7 5,2
Inflation (moyenne annuelle, %) 2,7 2,2 7,2 6,5
Solde public / PIB (%)* -7,5 -7,8 -6,0 -4,5
Solde courant / PIB (%) -9,3 -7,8 -8,0 -7,0
Dette publique / PIB (%)* 46,4 51,6 53,0 52,0

(e) : Estimation (p) : Prévision *Année fiscale du 1er juillet au 30 juin. Données 2021: 2020/21

POINTS FORTS

  • Ressources naturelles : sols fertiles, gisements pétroliers, potentiel hydroélectrique
  • Efforts de diversification, notamment dans le secteur agro-alimentaire
  • Soutien international aux projets d’infrastructures
  • Endettement essentiellement à des conditions concessionnelles
  • Principal exportateur de café du continent aux côtés de l’Ethiopie

POINTS FAIBLES

  • Pauvreté endémique, inégalités persistantes
  • Insuffisance des infrastructures
  • Insécurité dans les zones frontalières (République démocratique du Congo et Soudan du Sud) et tensions récurrentes avec le voisin rwandais
  • Faibles progrès en matière de gouvernance (particulièrement en termes de lutte contre la corruption)

Appréciation du risque

Une croissance portée par la demande intérieure et les hydrocarbures

Suite à une année de récession liée à la pandémie, la croissance a rebondi en 2021. Elle devrait être plus dynamique en 2022 grâce à la consommation des ménages. Celle-ci devrait s’améliorer à mesure que les transferts de fonds depuis l’étranger se redressent et que les restrictions sanitaires s’allègent. L’accroissement de la demande intérieure relancera le secteur des services (50 % du PIB). Toutefois, des prévisions de précipitations faibles et les invasions de criquets pèlerins pourraient menacer les revenus des ménages dépendants de l’agriculture (25 % du PIB et 70 % de la population active). Cela se répercuterait aussi sur l’inflation, qui resterait néanmoins modérée. En outre, les investissements dans les hydrocarbures pour exploiter les ressources du lac Albert et construire un oléoduc seront aussi un important moteur de croissance. En effet, la construction des projets de développement de Tilenga et de Kingfisher, opérés respectivement par TotalEnergies et la China National Offshore Oil Corporation, devrait commencer en 2022, avec pour objectif de débuter les exportations en 2025. De plus, la centrale hydroélectrique de Karuma qui devrait entrer en service en 2022, améliorera la fourniture énergétique du pays, contribuant à améliorer l’environnement opérationnel. Si les financements des bailleurs de fonds permettront de soutenir l’investissement public en infrastructure, les réformes visant à rééquilibrer les comptes publics pourraient freiner les ambitions des autorités. Les investissements se traduiront par une hausse des importations de biens d’équipement, qui pèsera sur la contribution des exportations nettes. Ce sera d’autant plus le cas avec une baisse probable des revenus de l’or (44 % des exportations en 2020), suite à la suspension de son exportation par les opérateurs miniers, en réponse à l’imposition d’un prélèvement de 5 % sur l’or raffiné et de 10 % sur l’or non-raffiné (juillet 2021). Les exportations resteront également contraintes par le différend commercial avec le Kenya, qui a, par exemple, imposé une surtaxe de 7 % sur les importations ougandaises de lait. Celles de café (12 % des exportations), soutenues par des prix élevés. pourraient néanmoins résister à cette tendance.  

 

Des déficits jumeaux soutenus par l’aide internationale 

Le déficit budgétaire devrait se réduire en 2021/22 au rythme de l’accélération de la croissance. Les réformes de l’administration fiscale, l’introduction de nouvelles taxes sur les forfaits internet et une hausse des droits de douane favoriseront la mobilisation des recettes. Du côté des dépenses, celles d’investissement en capital pour les infrastructures, et celles sécuritaires seront prioritaires. Toutefois, les intérêts sur la dette, qui représentaient plus de 20 % des recettes fiscales en 2020/21 (principalement en raison de ceux sur la dette domestique), continueront de peser sur les finances publiques. Afin d’accompagner les efforts d’assainissement budgétaire, le pays bénéficiera de l’appui du FMI dans le cadre d’un programme triennal FEC, pour un montant de 1 milliard USD. Aussi, le financement du déficit public reposera majoritairement sur les sources concessionnelles, notamment les créanciers multilatéraux, qui détiennent déjà plus de 60 % de la dette extérieure (64 % de la dette publique). Le recours à un endettement moins concessionnel vis-à-vis de la Chine (20 % de la dette extérieure publique) devrait également continuer.

 
Le déficit courant devrait se creuser en 2022. L’accroissement des revenus d’exportations lié à la reprise de l’activité sera compensé par les importations de biens d’équipement, particulièrement ceux nécessaires à la réalisation des projets d’hydrocarbures. Le déficit des services se détériorerait aussi, la lente reprise des recettes touristiques ne permettant pas de compenser les paiements de services de transport et de construction dans le cadre du développement du lac Albert. L’accélération des rapatriements des bénéfices des entreprises étrangères et le paiement des intérêts de la dette creuseront le solde des revenus primaires, tandis qu’une hausse des envois de fonds et de l’aide étrangère alimentera l’excédent des revenus secondaires. Le financement du déficit courant devrait s’appuyer sur le soutien des bailleurs de fonds internationaux et les IDE dans les projets pétroliers. Un déficit croissant de la balance courante augmentera la demande intérieure de USD, encourageant une modeste dépréciation du shilling, mais l’allocation de droits de tirage spéciaux en 2021 d’une valeur de 492 millions USD a permis de renforcer les réserves de change (couvrant 4 mois d’importations).

 

Frustration sociale et crise sécuritaire

Le président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, et son parti, le Mouvement national de résistance (NRM), ont remportés les élections générales en janvier 2021.  Avec plus de 58 % des voix, le président a obtenu un sixième mandat, devançant Robert Kyagulanyi (également connu sous le nom de Bobi Wine), chanteur et député. Toutefois, alors que ces résultats ont fait l’objet d’accusation de fraudes, les tensions politiques devraient rester élevées. La surveillance des opposants, à commencer par celle de Robert Kiagulanyi, de nouveau assigné à résidence en décembre 2021, devrait amplifier l’insatisfaction à l’égard de la mainmise sur le pouvoir du régime. Son arrestation en novembre 2020, avait déclenché des manifestations réprimées par les forces de l’ordre, se soldant par 54 morts, d’après Human Rights Watch. Les tensions sont aussi alimentées par des conditions socio-économiques précaires et la perception de corruption. Parallèlement, la situation sécuritaire s’est détériorée avec l’activité des insurgés des Forces démocratiques alliées (ADF), affiliés à l’Etat islamique. En fin d’année 2021, ils ont revendiqué plusieurs attaques, dont le double attentat-suicide à Kampala (novembre 2021). En réponse, l'Ouganda et la République démocratique du Congo ont lancé une opération militaire conjointe dans le Nord-Kivu et l’Ituri (RDC). 

 

Dernière mise à jour : Février 2022

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