Etudes économiques
Kirghizistan

Kirghizistan

Population 6,7 millions
PIB par habitant 1 283 $US
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Evaluation des risques pays
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Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (f)
Croissance PIB (%) -8,6 3,7 6,0 4,5
Inflation (moyenne annuelle, %) 6,3 11,9 14,0 11,1
Solde public / PIB (%)* -3,3 -0,4 -5,2 -5,8
Solde courant / PIB (%)* 4,8 -8,7 -12,5 -10,5
Dette publique / PIB (%) 67,6 61,1 58,4 59,2

(e) : Estimation (p) : Prévision *Dons inclus

POINTS FORTS

  • Abondance des ressources métalliques (or, cuivre, uranium, mercure, antimoine, plomb, fer) dont l’exploitation représente 30% du PIB
  • Potentiel touristique et hydroélectrique (seulement exploité à 10%)
  • Position stratégique et couloir de transit entre la Chine, la Russie et l’Europe
  • Soutien financier des bailleurs de fonds multilatéraux et bilatéraux, ainsi que de la Chine
  • Membre de l’Union économique eurasiatique (UEEA)
  • Membre de l’Initiative Ceinture et Route (ICR) de la Chine

POINTS FAIBLES

  • Petite économie ouverte fortement dépendante des fluctuations économiques en Russie, via les transferts des travailleurs expatriés (30% du PIB), en Chine et au Kazakhstan, avec lesquels s’effectuent la moitié des échanges
  • Forte dépendance à l’or (45% des exportations) et à l’agriculture (20% du PIB, 40% des emplois)
  • Système bancaire fragile, concentré et dollarisé (43% des dépôts et 33% des prêts), et crédit cher, dirigé et peu développé (25% du PIB)
  • Géographie difficile (enclavée et à 94% montagneuse) et forte dépendance énergétique
  • Infrastructures déficientes (énergie, eau, santé).
  • Gouvernance défaillante (corruption, crime organisé, forte politisation du système judiciaire, importante économie informelle (23% du PIB) qui réduit la ressource publique) et environnement des affaires difficile
  • Instabilité politique et sociale liée à la faiblesse des institutions, à la pauvreté (20% de la population) et aux oppositions ethnique, linguistique et économique entre les vallées nord et sud

Appréciation du risque

L’économie kirghize proche de la récession

La profonde récession prévue en 2022 en Russie aura de graves conséquences pour la République kirghize, non seulement vulnérable en tant que partenaire commerciale (25% de ses exportations, 34% de ses importations en 2021), mais également très dépendante des envois de fonds (30% du PIB) provenant des travailleurs expatriés en Russie (80% du total). Or, ces envois de fonds de l'étranger pourraient se contracter d’au moins 30 % cette année. Cela aura un impact significatif, à la fois, sur le compte courant et la consommation privée (83% du PIB). Le retour à l’activité normale à la mine d’or de Kumtor, ainsi que le maintien des cours élevés de l'or, seront compensés par la hausse des prix du pétrole dont le pays est un importateur net (10% de ses importations). Le ralentissement de la croissance au Kazakhstan (23% des exportations), autre grand partenaire commercial, pèsera aussi sur l'activité économique. L’inflation va s’accélérer en 2022, car les prix mondiaux continuellement élevés du pétrole et des denrées alimentaires maintiendront les coûts d'importation élevés. La décision de la Russie d'interdire les exportations de blé vers les pays de l'UEE jusqu'en août 2022 exercera une pression supplémentaire sur les prix. Il est peu probable que le gouvernement étende la réglementation des prix au-delà des produits alimentaires essentiels (blé, huile, sucre, viande, etc), mais cela ne peut être exclu au vu de la tendance actuelle de l'inflation. Après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le rouble s'est fortement déprécié, et le som a suivi peu après. Après l'imposition de contrôles stricts des capitaux par la Banque centrale de Russie (CBR), le som a, parallèlement au rouble, retrouvé ses niveaux d'avant-guerre. Toutefois, sa volatilité devrait persister, car la CBR assouplit certains de ses contrôles de capitaux, et la NBKR (Banque Centrale de la République Kirghize) a une faible capacité à soutenir le som. Depuis début 2021, la NBKR a relevé son taux directeur de 900 points de base au total, pour le porter à 14 %, dans un contexte de hausse de l'inflation. Globalement, les risques pour le pays sont orientés à la baisse et la probabilité d'une récession cette année est élevée, surtout si le choc économique en Russie s'avère plus grave que prévu.

 

Un endettement croissant envers la Chine

Début 2018, le gouvernement a adopté une nouvelle règle budgétaire, fixant le plafond du déficit budgétaire à 3 % du PIB et une fourchette maximale pour la dette publique de 60 à 65 % du PIB. En 2022, les recettes devraient diminuer, la source la plus certaine résultant de la prise de contrôle direct par les autorités des opérations minières et d'exportation de Kumtor (10% du PIB), suite au départ forcé de son propriétaire canadien. Malgré le financement de projets d’infrastructures, le gouvernement limitera ses dépenses et atteindra tout de même son objectif de déficit. Ce dernier est financé à environ 60% par des prêts concessionnels et des dons étrangers. La République kirghize dispose d’une balance commerciale structurellement déficitaire, en raison de sa dépendance à l'égard des importations d'énergie et de machines. Elle se creusera davantage en 2022 en raison des coûts élevés d’importation. Une sérieuse diminution des envois de fonds contribuera au creusement du compte courant. Le pays présente un niveau élevé de dette extérieure, qui devrait atteindre 100 % du PIB en 2022,se répartissant à peu près également entre débiteurs privés et publics. Sa part publique (82% de la dette publique totale, soit 52% du PIB) est détenue par les prêteurs multilatéraux (FMI, BAD, Banque Mondiale, EFSD) et bilatéraux (58%) et par l’Eximbank chinoise (42%). L'importante dette accumulée par le Kirghizstan envers la Chine, pour ses projets d’infrastructure, fait craindre que le pays ne doive céder des actifs lucratifs s'il ne parvient pas à remplir ses obligations de remboursement. Le risque de défaillance souveraine est élevé, mais le gouvernement assurera le service de sa dette à court terme grâce à des subventions et des extensions de délais de paiement. Les réserves internationales brutes couvrent environ 4,5 mois d'importations. 

 

La Chine et la Russie au coude à coude au Kirghizstan

Le pays n'a ni approuvé ni condamné officiellement l'invasion de l’Ukraine par la Russie. Il voudra maintenir de bonnes relations avec la Russie et la Chine, qui lui fournissent financement, sécurité et investissements. Néanmoins, la situation est compliquée du fait de l’hostilité de la population envers la présence chinoise, nourrie par la situation des populations au Xinjiang chinois. Bien que la Chine soit de plus en plus préoccupée par la capacité de la République kirghize à rembourser sa dette dans les délais, les investissements chinois se poursuivront, en raison de l'importance géographique du pays pour l'initiative chinoise "Belt and Road". La Chine n'éclipsera pas l'emprise militaire de la Russie qui s’exerce dans le cadre de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), mais elle exercera une influence croissante dans les domaines où elle a un intérêt, comme le maintien de la sécurité à la frontière entre le Xinjiang et la partie orientale de la République kirghize. Les relations avec le Tadjikistan resteront problématiques en raison de vieux différends frontaliers dont les deux pays ne semblent pas être motivés à résoudre. En 2021 et 2022, les tensions autour de Vorukh, une exclave tadjike entourée par le territoire kirghize, ont éclaté, entraînant des affrontements entre civils et forces armées des deux côtés. Les relations avec l’Ouzbékistan sont sur la bonne voie. En mars 2021, les deux pays ont signé un protocole sur la délimitation et la démarcation complètes de leur frontière, une étape essentielle pour les relations frontalières en Asie centrale et pour le développement de la coopération kirghizo-ouzbèke.

 

Dernière mise à jour : Juillet 2022

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