Etudes économiques
Bolivie

Bolivie

Population 11,8 millions
PIB par habitant 3 449 $US
C
Evaluation des risques pays
B
Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (f)
Croissance PIB (%) -8,7 6,1 3,8 3,2
Inflation (moyenne annuelle, %) 0,9 0,7 3,2 3,6
Solde public / PIB (%) -12,7 -9,3 -8,5 -7,9
Solde courant / PIB (%) -0,7 2,0 -1,4 -1,6
Dette publique / PIB (%) 78,0 80,5 82,6 85,1

(e) : Estimation (p) : Prévision

POINTS FORTS

  • Importantes ressources minérales (gaz, pétrole, zinc, argent, or, lithium, étain, manganèse) et agricoles (soja, quinoa)
  • 15e exportateur mondial de gaz naturel
  • Membre de la Communauté andine et membre associé du Mercosur
  • Potentiel touristique
  • Monnaie arrimée au dollar américain

POINTS FAIBLES

  • Économie peu diversifiée, dépendante des hydrocarbures et des minerais
  • Faible développement du secteur privé et forte dépendance au secteur public
  • Pays enclavé
  • Secteur informel important (3/4 des entreprises et 60% des ménages)
  • Environnement des affaires médiocre
  • Insécurité, narcotrafic, corruption
  • Risques de troubles sociaux, pays fortement polarisé
  • Accès limité au financement externe
  • Violation des droits humains
  • Risque potentiel de crise de la balance des paiements et/ou de la dette souveraine en cas d'abandon de l’arrimage de la monnaie et de retards d’ajustement

Appréciation du risque

La croissance de l'activité va légèrement décélérer

En 2023, l'économie devrait progresser à un rythme légèrement plus lent. L'activité devrait être soutenue par la consommation des ménages dans un contexte d'amélioration du marché de l'emploi et d'une inflation encore modérée. En effet, malgré la forte hausse des prix internationaux des matières premières, les pressions sur les prix à la consommation en Bolivie sont restées contenues, grâce à l'ancrage du boliviano au dollar, aux subventions et au contrôle des prix des denrées alimentaires et des carburants. Parallèlement, la croissance des exportations devrait s'essouffler, en raison du ralentissement de l'activité chez ses principaux partenaires commerciaux (à savoir le Brésil et l'Argentine) et d'un certain fléchissement des prix des produits agricoles et minéraux. Au contraire, une contribution positive aux exportations pourrait venir du fait que le gouvernement a redoublé d'efforts pour stimuler les exportations de gaz naturel par le biais du décret 4794 de septembre 2022, qui plafonne l'utilisation du produit pour alimenter les opérations sur site des destinataires industriels. Cette mesure vise à éviter une forte détérioration de la balance du commerce extérieur de l'énergie, étant donné que la production nationale d'hydrocarbures a chuté ces dernières années, faisant de la Bolivie un importateur net d'énergie en 2022. Parallèlement, la croissance des investissements publics sera limitée par la marge de manœuvre budgétaire restreinte, tandis que le durcissement des conditions d'emprunt au niveau mondial limitera la progression des investissements privés. Il est important de mentionner que la Bolivie détient la plus grande réserve de lithium au monde, mais qu'elle reste sous-explorée et inexploitée. Dans le cadre de la course mondiale acharnée pour garantir l'approvisionnement du métal, les acteurs mondiaux du secteur ont manifesté leur intérêt pour l'exploration des ressources boliviennes. Des sociétés chinoises, russes et américaines figuraient en octobre 2022 sur une liste d'entreprises sélectionnées par les autorités en vue d'un éventuel partenariat avec l'entreprise publique de lithium Yacimientos de Litio Bolivianos (le type de collaboration n'a pas encore été déterminé).

 

Assainissement budgétaire lent ; déficit extérieur globalement stable

Le solde budgétaire restera fortement déficitaire, même si une nouvelle réduction est attendue en 2023. Les recettes fiscales devraient augmenter grâce à la poursuite de la croissance économique et à l'hypothèse de prix des matières premières toujours historiquement élevés. En revanche, les subventions encore importantes (dont 3,7 % du PIB pour les subventions aux carburants) et la hausse des coûts d'emprunt limiteront l'assainissement budgétaire. Le financement du déficit repose encore largement sur des sources intérieures, notamment la banque centrale (qui y contribue pour un tiers). Néanmoins, dans un contexte de diminution des réserves internationales et de renchérissement du marché obligataire international, la Bolivie devrait compter de plus en plus sur les donateurs multilatéraux. La dette augmentera encore, bien qu'avec une faible part externe (31% du PIB en 2021) et en grande partie à des conditions concessionnelles.

Le déficit de la balance courante devrait rester globalement stable et faible en 2023. L'excédent commercial devrait redevenir déficitaire, car la demande intérieure décélère à un rythme relativement plus lent que celui des principaux marchés d'exportation. En outre, les envois de fonds des expatriés pourraient également diminuer, car le marché du travail se détériore dans les principaux pays d'origine des ressources. A l'inverse, le déficit des services devrait se réduire avec la baisse du coût du fret et la légère reprise des flux touristiques (7% du PIB avant COVID-19). En outre, le déficit des revenus primaires devrait également s'améliorer quelque peu, soutenu par un moindre rapatriement des bénéfices par les entreprises étrangères (dans un contexte de croissance relativement faible de l'activité intérieure et des prix des matières premières). Du côté du financement, les investissements directs étrangers continueront de contribuer modestement au financement du déficit en raison du mauvais environnement commercial. En outre, ces dernières années, le pays a enregistré des valeurs significatives enregistrées en tant qu'erreurs et omissions (en moyenne 2,7 % du PIB entre 2019 et 2021). Enfin, la baisse des réserves internationales (qui couvraient 4,8 mois d’importations en Septembre 2022) constitue un risque pertinent, notamment dans un contexte de flexibilité limitée du taux de change, de resserrement des conditions de crédit mondiales et d'aversion croissante pour le risque.

 

Un environnement politique usé

Le président Luis Arce, issu du Movimiento al Socialismo (MAS), parti de gauche détient la majorité dans les deux chambres du Congrès. Néanmoins, celui d'Arce a dû faire face à des manifestations récurrentes sur les questions sociales. Par ailleurs, suite à la condamnation à 10 ans de prison de l'ancienne présidente Jeanine Añez (2019-2020) en juin 2022 pour une tentative de coup d'État présumée contre l'ancien président Evo Morales (2006-2019), des groupes d'opposition ont manifesté pour demander sa libération. La condamnation a également suscité des critiques de la part de plusieurs pays. Par ailleurs, la décision de reporter à 2024 un recensement national a également aggravé les tensions avec l'opposition (puisque l'allocation budgétaire et les sièges législatifs suivent la densité démographique). En conséquence, en octobre 2022, des manifestations ont eu lieu dans le département de Santa Cruz, dirigé par les conservateurs, un important centre d'exportation agricole qui a connu ces dernières années une forte croissance économique. Enfin, mais c'est important, depuis mai 2022, le MAS s'est également divisé. n ce qui concerne les relations diplomatiques avec le Chili, qui ont été rompues en 1978 en raison de leur différend sur l'accès à la mer, les gouvernements ont convenu en juillet 2022 de reprendre le dialogue pour normaliser leurs relations. En ce qui concerne le Brésil, à la mi-2022, la compagnie pétrolière brésilienne Petrobras a signé un addendum au contrat d'achat de gaz naturel avec la compagnie bolivienne YPFB, prolongeant les délais dans lesquels Petrobras doit retirer les volumes contractés.

 

Dernière mise à jour : Février 2023

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