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Enquête 2025 sur les paiements au Royaume-Uni : 9 entreprises sur 10 confrontées à des retards de paiement

La quasi-totalité des entreprises britanniques font aujourd’hui face à des retards de paiement, selon l’édition 2025 de notre enquête sur les paiements au Royaume-Uni. Si le nombre global d’insolvabilités commence à reculer, les liquidations forcées, elles, continuent d’augmenter. Malgré un environnement économique plutôt favorable, les difficultés de trésorerie demeurent un défi majeur pour les entreprises.

Des retards de paiement en forte hausse

Les retards de paiement se sont généralisés dans l’ensemble des secteurs britanniques. Le ralentissement de l’économie et la hausse persistante des coûts figurent parmi les principales causes identifiées.
Sur la base d’un sondage mené en juillet 2025 auprès de près de 700 entreprises, le délai moyen de paiement atteint désormais près de 32 jours. Plus d’un quart des entreprises interrogées observent une augmentation des retards, et 90 % d’entre elles y ont été confrontées au cours de l’année écoulée — un niveau particulièrement élevé à l’échelle internationale.

Avec un délai moyen de paiement de 51 jours, le Royaume-Uni se situe au même niveau que la France. En Asie-Pacifique, les délais sont plus longs (environ 65 jours), tandis qu’en Amérique latine, ils atteignent 53 jours. L’Allemagne reste bien plus stricte, avec une moyenne de 32 jours.

Des délais étendus qui fragilisent les petites entreprises

Près de la moitié des entreprises interrogées, qu’il s’agisse de microentreprises ou de grands groupes, ont allongé leurs délais de paiement en 2024. Cet effort représente une contrainte financière importante, notamment pour les plus petites structures, dont la trésorerie est limitée. Seules 10 % des petites entreprises accordent des délais supérieurs à 90 jours, contre 20 % des grandes entreprises.

Les secteurs automobile et transport sont les plus touchés : 95 % des entreprises y signalent des retards. Le secteur de la construction suit de près, avec 93 % d’entreprises concernées et un délai moyen d’encaissement atteignant 38,2 jours.
Dans l’ensemble, les difficultés financières constituent la première cause des retards, bien que des problèmes opérationnels ou administratifs soient également mentionnés.

Les insolvabilités reculent, mais les liquidations augmentent

Après avoir atteint un niveau record entre mi-2023 et mi-2024, le nombre d’insolvabilités a commencé à diminuer : il recule d’environ 1 000 cas pour s’établir à 25 400 sur l’année.
Cependant, les liquidations forcées progressent encore de 12,3 %, atteignant 4 200 cas.
Les entreprises manufacturières (pénalisées par la hausse des prix de l’énergie) et celles de la construction (confrontées à de fortes tensions de trésorerie) demeurent les plus exposées.

Un recentrage sur les fondamentaux économiques

Les entreprises britanniques semblent s’être adaptées aux chocs mondiaux récents. Elles recentrent désormais leurs priorités sur les risques opérationnels essentiels : gestion de la dette, maîtrise des coûts salariaux, maintien des systèmes critiques et optimisation de la production.
Les principaux risques perçus sont la hausse des taux d’intérêt et les cyberattaques, suivis par la multiplication des réglementations, les perturbations des chaînes d’approvisionnement, la pénurie de main-d’œuvre, les tensions géopolitiques, les difficultés d’accès au financement et les effets du changement climatique.

Des mesures politiques pour renforcer la sécurité des paiements

Sur le plan politique, plusieurs mesures visent à améliorer la sécurité des paiements. Depuis début 2025, de nouvelles obligations de transparence imposent aux entreprises un reporting élargi sur leurs pratiques de paiement.
Le gouvernement britannique a également proposé l’instauration de délais maximum — d’abord fixés à 60 jours, puis à 45 jours — afin de limiter les paiements tardifs et soutenir la confiance des entreprises.

Près de 75 % des entreprises jugent ces initiatives positives pour la confiance et l’investissement. Toutefois, les plus petites structures se montrent plus réservées, car elles ont souvent besoin d’une certaine flexibilité pour gérer leurs propres tensions de trésorerie.

Perspectives 2026 : un climat plus optimiste

À moyen terme, 37 % des entreprises anticipent une baisse des retards de paiement, avec un optimisme marqué chez les sociétés de taille moyenne et dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC).
Environ 30 % s’attendent toutefois à une poursuite des difficultés actuelles.
Malgré ces incertitudes, le climat général s’améliore : près d’une entreprise sur deux se dit confiante quant aux perspectives économiques nationales et mondiales.

Les entreprises exportatrices orientent davantage leurs activités vers l’Union européenne (50 %) et les États-Unis (47 %), tandis que 12 % envisagent de se tourner vers l’Inde. Plus de 55 % des sociétés ont déjà relocalisé — ou prévoient de relocaliser — tout ou partie de leur production, principalement en Europe et en Amérique du Nord.

Un partenaire clé pour la Suisse

Ces évolutions sont particulièrement pertinentes pour la Suisse, le Royaume-Uni restant son troisième partenaire commercial en matière de services, après les États-Unis et l’Allemagne.
En 2023, les échanges bilatéraux de services ont atteint 12,6 milliards de francs suisses dans chaque direction, selon le Secrétariat d’État à l’économie (SECO).
Les deux pays entretiennent également des liens d’investissement étroits : chacun figure parmi les dix principaux investisseurs directs de l’autre.

Dans un contexte de tensions géopolitiques et de politiques commerciales plus protectionnistes, les partenariats européens devraient encore gagner en importance.
Dans notre dernier Risk Review, la Suisse conserve une notation pays A1, mais certains secteurs — notamment l’automobile et la métallurgie — présentent désormais un niveau de risque élevé.

 

> Retrouvez l’étude complète ici(.pdf en anglais) <

 

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