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Comprendre les nouvelles dynamiques de paiement en Allemagne en 2025

84 % des entreprises allemandes allongent désormais leurs délais de paiement — un niveau inédit depuis 2016. Un signe clair d’un marché sous tension. La hausse des délais et des retards témoigne d’un stress croissant, notamment dans la construction et les services financiers. Pourtant, malgré ces difficultés de court terme, la confiance repart. L’Allemagne s’impose à nouveau comme une valeur refuge pour les investisseurs.

Les délais de paiement s’allongent sous la pression géopolitique

L’étude Coface 2025 met en lumière une tendance claire : les délais de paiement s’allongent en Allemagne. Sur 847 entreprises interrogées, 84 % accordent désormais plus de temps à leurs clients pour régler leurs factures. C’est un record depuis 2016. Cette hausse touche surtout les entreprises qui travaillent à la fois sur le marché domestique et à l’export, où la part passe de 81 % à 93 % en un an.

Cette évolution s’explique par un contexte économique fragile, marqué par la guerre en Ukraine et la montée des tensions géopolitiques. Face à ces incertitudes, les entreprises assouplissent leurs conditions de paiement pour préserver leurs relations commerciales et sécuriser leurs ventes.

 

Les retards de paiement augmentent, mais restent en deçà du niveau pré-COVID

Le nombre d’entreprises confrontées à des retards est passé de 59 % en 2021 à 81 % en 2025.

Le secteur du conseil financier est le plus touché : la durée moyenne des retards a bondi de 10,3 jours. À l’inverse, le transport s’améliore, avec 4,5 jours de retard en moins.

En moyenne, les retards durent désormais 31,8 jours, soit une hausse d’un jour par rapport à l’an dernier. Pourtant, ce chiffre reste nettement inférieur à la moyenne pré-pandémie, qui était de 39,7 jours. L’Allemagne conserve ainsi son statut d’élève modèle en Europe.

 

Risques financiers : la construction reste le maillon faible

En 2025, 12 % des entreprises allemandes déclarent des créances impayées représentant plus de 2 % de leur chiffre d’affaires.
Le chiffre grimpe à 24 % dans la construction. Un niveau deux fois plus élevé que la moyenne nationale.

Plus alarmant encore : 2 % des entreprises disent faire face à des impayés supérieurs à 10 % de leur chiffre d’affaires. Un seuil critique, surtout dans un contexte économique incertain.

Mais tout n’est pas sombre. Huit des douze secteurs étudiés voient leur risque financier reculer cette année.

 

Analyse sectorielle : pression sur le bâtiment, délais en hausse ailleurs

Depuis début 2025, 81 % des entreprises du bâtiment exigent un règlement sous 30 jours. C’est le taux le plus élevé tous secteurs confondus.

En revanche, plusieurs industries assouplissent leurs conditions : les délais s’allongent de 8,1 jours dans le bois, de 4,1 jours dans les métaux. La finance et le conseil font figure d’exception, avec des délais en baisse de 13,3 jours en moyenne.

Mais malgré ces nuances, la construction reste à la traîne. C’est le secteur où les comportements de paiement se dégradent le plus.

 

Le moral remonte dans les entreprises allemandes

Malgré les tensions sur les paiements, le climat des affaires s’éclaircit.

En 2024, près d’une entreprise sur deux prévoyait une dégradation de sa situation. En 2025, les anticipations négatives reculent. Le solde d’opinion passe de –39 à –17 points. Et pour 2026, il devient positif : +16 points.

Le transport incarne ce revirement. En un an, il passe du secteur le plus pessimiste à celui qui affiche le plus d’optimisme (+28 points). Les métaux suivent, avec un solde de +19 points. Seule l’industrie du papier et de l’emballage reste dans le rouge.

 

L’Allemagne et l’AELE, nouveaux havres de stabilité

Dans un monde marqué par les chocs géopolitiques, les entreprises allemandes resserrent leurs priorités.

L’Allemagne redevient un pilier46 % des répondants la citent comme marché porteur, contre 38 % un an plus tôt. Même regain de confiance pour les pays de l’AELE — Suisse, Norvège, Islande perçus comme stables et prévisibles.

À l’inverse, les États-Unis reculent nettement. Seuls 9 % des répondants les considèrent comme un marché prometteur. Ils étaient encore 18 % en 2024.

Un basculement stratégique qui en dit long sur l’évolution des perceptions.

 

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Auteurs et experts

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Allemagne

 

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