Etudes économiques
Niger

Niger

Population 25,1 millions
PIB par habitant 595 $US
D
Evaluation des risques pays
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Environnement des affaires
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Synthèse

PRINCIPAUX INDICATEURS éCONOMIQUES

  2020 2021 2022 (e) 2023 (p)
Croissance PIB (%) 3,6 1,4 11,5 7,0
Inflation (moyenne annuelle, %) 2,8 3,8 4,2 3,0
Solde public / PIB (%) -5,3 -5,8 -6,5 -4,6
Solde courant / PIB (%) -13,5 -13,8 -15,6 -13,9
Dette publique / PIB (%) 45,0 52,0 54,0 53,0

(e) : Estimation (p) : Prévision *Dons inclus

POINTS FORTS

  • Septième producteur mondial d’uranium en 2021
  • Exportateur net d’or et de produits pétroliers
  • Effort d’investissement dans l’agriculture et les infrastructures
  • Membre de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)
  • Soutien financier des créanciers multilatéraux

POINTS FAIBLES

  • Économie vulnérable aux chocs climatiques et aux fluctuations des cours des matières premières
  • Économie encore largement dépendante d’une agriculture de subsistance
  • Croissance rapide de la population, grande pauvreté (IDH le plus faible du monde), situation de crise alimentaire chronique
  • Système de perception des taxes et des droits de douane déficient
  • Corruption endémique et importance du secteur informel
  • Frontières poreuses favorisant l’immigration illégale et les trafics (or, pétrole…)
  • Situation sécuritaire difficile et attaques terroristes

Appréciation du risque

Une reprise tirée par l’agriculture, les infrastructures et le pétrole

Après une année 2021 marquée par une faible croissance en raison de la baisse de l’activité agricole (40% du PIB et 80% de la population) due à la faible pluviométrie, le Niger a vu sa croissance rebondir en 2022. Il devrait conserver une croissance forte en 2023, principalement grâce au secteur agricole, si les conditions météorologiques sont favorables. De plus, la croissance nigérienne sera soutenue par la poursuite de la construction d’infrastructures majeures telles que l’oléoduc Niger-Bénin, construit par la China National Petroleum Corporation, dont la mise en service au second semestre permettra d’accroître la production pétrolière. Par ailleurs, la construction du barrage de Kandadji se poursuivra jusqu’en 2025. La croissance du secteur pétrolier tirée par les prix mondiaux et la croissance des exportations permise par l’oléoduc, devrait atteindre 86% après 20,6 % en 2022. Les perspectives de croissance positives du secteur agricole soutiendront la consommation des ménages tandis que la croissance du secteur pétrolier alimentera l’investissement privé. La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest devrait maintenir son objectif premier de contrôle de l’inflation en augmentant ses taux d’intérêt. Les risques de l’inflation demeureront cependant un danger persistant sur le secteur agricole en raison de la hausse possible du prix des intrants agricoles.

 

La consolidation budgétaire, priorité de l’Etat nigérien

Le déficit budgétaire devrait s’alléger en 2023 grâce à la consolidation budgétaire soutenue par le FMI dans le cadre du programme associé à la facilité élargie de crédit de 276 millions de dollars conclue en décembre 2021 pour trois ans avec les autorités nigériennes. Les recettes, celles associées aux droits de Douane et à la production pétrolière, mais aussi en lien avec la dématérialisation et la numérisation de leur collecte, devraient augmenter. L’effort devrait être moindre sur les dépenses, compte tenu de la persistance des urgences sociales et sécuritaires (20% des dépenses pour la défense). Dans ce contexte, marqué par le maintien du coût élevé des importations alimentaires et l’inquiétude sécuritaire, le processus d’assainissement budgétaire risque d’être retardé. Le déficit restera financé essentiellement par des prêts concessionnels et des dons des organisations et pays partenaires. La dette publique, composée à 70 % de dette extérieure demeurera élevée, notamment en raison des arriérés de paiement de la campagne agricole de 2021. Elle devrait cependant se stabiliser en 2022, puis légèrement baisser en 2023.

Le déficit de la balance courante devrait aussi s’alléger en 2023 après s’être creusé en 2022. Le déficit commercial devrait se réduire du fait de la hausse de l’exportation de pétrole liée à la mise en service de l’oléoduc Niger-Bénin, mais aussi en raison de la reprise timide des ventes d’or et d’uranium, malgré la production stagnante liée à de l’insécurité et à l’épuisement des mines d’uranium, en raison des cours favorables. Au niveau des importations, les coûts devraient diminuer en raison du repli des prix mondiaux de l’alimentation. L’excédent des revenus secondaires retombera progressivement à mesure que les aides extérieures diminueront, alors que le déficit des revenus primaires se maintiendra en lien avec le rapatriement des bénéfices par les entreprises étrangères confortées par la croissance.

 

Instabilité politique et insécurité croissante

Le parti au pouvoir (Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme-Tarraya) et le président, Mohamed Bazoum, ont survécu à une tentative de coup d’État fomenté par des militaires subalternes en mars 2021, peu de temps après les élections de décembre 2020 et février 2021. Le gouvernement fait face au mécontentement social lié à la détérioration des conditions socio-économiques, notamment due à la cherté de la vie, dans un pays où la pauvreté et la faim sont répandues, ainsi qu’à l’insécurité croissante. Cette insécurité est alimentée par le terrorisme, celui de la fédération de groupes terroristes (JNIM) proches d’Al- Qaïda, de l’État islamique au Grand Sahara affilié à Daech, ou encore du groupe islamiste nigérian Boko Haram. Les activités terroristes se produisent notamment dans la région occidentale de Tillabéri, proche du Mali et du Burkina Faso, ainsi que celle de Tahoua, au sud. Des attaques contre les communautés locales ont déplacé des dizaines de milliers de civils. Cette activité terroriste est à rapprocher du mécontentement social important lié à la difficile situation sociale et économique.

Face aux groupes djihadistes, le Niger compte relancer le G5 Sahel affaibli par la défection du Mali et le désordre politique burkinabé, à l’image de l’engagement de son président auprès du chef du gouvernement militaire du Tchad, Mahamat Idriss Déby, en augmentant ses capacités opérationnelles. Le redéploiement militaire français (force Barkhane) au Niger, après le départ forcé du Mali, devrait permettre  de contenir l’avancée des groupes terroristes, réduisant ainsi l’insécurité, et ce en dépit de l’alimentation d’un sentiment antifrançais.

 

Dernière mise à jour : Décembre 2022

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