• #Actualités économiques
  • #Conseils d'experts

Exporter vers la Chine : ce que les PME suisses doivent savoir

La Chine représente un marché porteur pour les entreprises suisses. Mais s’y développer ne s’improvise pas : malgré l’accord de libre-échange, l’accès reste complexe et semé d’obstacles réglementaires. Avant de franchir le pas, les exportateurs doivent bien comprendre les conditions d’accès et les risques spécifiques à ce marché.

La Chine, troisième marché clé des exportations suisses

Pour les entreprises helvétiques, la Chine reste un débouché de choix. En 2024, elle a représenté près de 10 % des exportations suisses, pour un montant supérieur à 37 milliards de CHF.

Cela place la Chine au troisième rang des marchés d’exportation, derrière les États-Unis et l’Allemagne. Et le potentiel est loin d’être épuisé : en 2025, plusieurs facteurs continuent de faire de la Chine une destination particulièrement attractive, selon Swiss Global Enterprise (S-GE) :

  • Une croissance du PIB toujours soutenue.
  • Un marché gigantesque de plus d’un milliard de consommateurs.
  • Une ouverture progressive aux investisseurs étrangers.
  • Une chaîne d’approvisionnement unique, notamment dans l’industrie manufacturière.
  • Des investissements massifs publics et privés dans la R&D et les technologies innovantes.

 

L’accord de libre-échange facilite les exportations suisses vers la Chine

Depuis la signature de l’accord de libre-échange en 2014, les entreprises suisses bénéficient d’un accès au marché chinois plus favorable que celui de nombreux concurrents issus d’autres pays industrialisés. L’accord a permis une réduction progressive, voire une suppression complète, des droits de douane sur de nombreux produits.

D’après les données officielles, ce sont surtout les acteurs des secteurs pharmaceutiques, de la mécanique, de l’électrotechnique, de la métallurgie, mais aussi de l’horlogerie, de la bijouterie et de l’exportation d’or qui en ont tiré parti jusqu’à présent.

À l’automne 2024, Berne et Pékin ont entamé des discussions pour élargir l’accord. Elles portent notamment sur l’élimination de droits de douane supplémentaires sur les produits industriels et sur une simplification des règles complexes d’origine. Mais il reste difficile de prévoir la durée de ces négociations et leurs chances de succès.

Les obligations à respecter pour exporter vers la Chine

Même avec l’accord de libre-échange, expédier des marchandises en Chine reste une opération complexe. Pour éviter les blocages et assurer un dédouanement fluide, plusieurs exigences doivent être respectées.

Déclaration préalable auprès des douanes chinoises : les produits doivent être enregistrés à l’avance via le système électronique China E-Port. Le délai dépend du mode de transport. Par exemple, pour un envoi maritime en conteneur, la déclaration doit être effectuée au moins 24 heures avant le chargement.

Attestation d’origine : les biens couverts par l’accord de libre-échange doivent être accompagnés d’un certificat attestant leur origine suisse, afin de bénéficier des droits de douane préférentiels.

Licence d’importation et certification CCC : certains produits nécessitent une licence d’importation. Le ministère chinois du Commerce publie une liste (disponible uniquement en chinois) des marchandises concernées.

Par ailleurs, une certification China Compulsory Certification (CCC) est obligatoire pour les véhicules, équipements de sécurité ou appareils électroniques. La liste des produits soumis à cette exigence est mise à jour par l’autorité chinoise de certification.

Liste de colisage détaillée : chaque expédition doit inclure un document indiquant précisément les quantités, dimensions et caractéristiques des biens transportés.

Mentions obligatoires sur la facture commerciale : en plus des informations habituelles, la facture doit comporter :

  •  le code tarifaire (HS Code) et le pays d’origine,
  • la valeur des marchandises exportées (prix FOB, coûts CIF et prix CIF),
  • le port de destination,
  • le numéro de la liste de colisage et le numéro de contrat,
  • la signature légale de l’exportateur.

    Pour ne rien oublier, Swiss Global Enterprise met à disposition une checklist complète téléchargeable.

Les exportateurs peuvent aussi consulter la base de données douanière en ligne pour des informations détaillées. (Un enregistrement auprès de S-GE est requis pour accéder aux documents.)

Les principaux risques liés aux exportations vers la Chine

Si la Chine conserve un potentiel de croissance élevé, plusieurs risques doivent être pris en compte par les exportateurs :

  • Le conflit stratégique et géopolitique de long terme avec les États-Unis, qui se traduit déjà par des sanctions et des restrictions à l’exportation de certaines technologies, comme les semi-conducteurs. Une escalade reste possible.
  • Une forte dépendance aux importations dans de nombreux domaines technologiques clés, rendant l’économie vulnérable en cas de tensions commerciales.
  • Un endettement important du secteur privé chinois, qui pourrait freiner la croissance.
  • Des règles strictes encadrant les paiements internationaux, compliquant les transactions pour les entreprises étrangères.
  • Des délais de paiement qui s’allongent : selon Coface, en 2024 les règlements étaient effectués en moyenne 65 jours après la date d’échéance.

Le rapport sur les risques pays de Coface consacré à la Chine propose une analyse détaillée de la conjoncture économique et des risques sectoriels actuels.

Comment les entreprises peuvent sécuriser leurs exportations vers la Chine

Comme pour tout commerce international, la règle d’or reste la même : mieux vaut prévenir que guérir. Une assurance-crédit permet aux entreprises, quelle que soit leur taille, de se protéger contre les impayés de leurs partenaires chinois grâce à une couverture adaptée à leurs besoins. Elle offre une protection complète en cas de défaut de paiement lié, par exemple, à :

  • des événements politiques ou des catastrophes naturelles,
  • un non-paiement ou une faillite,
  • un litige sur la validité de la créance.

En cas d’impayé, recouvrer les créances sur le marché chinois peut s’avérer complexe : barrière linguistique, différences juridiques importantes ou encore lourdeur des procédures.

D’où l’importance de s’appuyer sur des experts connaissant les pratiques locales. Coface dispose d’équipes spécialisées en Chine capables d’accompagner efficacement les entreprises dans le recouvrement, grâce à leur expertise et à leurs contacts privilégiés.

Contactez-nous dès aujourd’hui pour bénéficier d’un accompagnement personnalisé et sécuriser vos opportunités sur le marché chinois.

Consultez l’évaluation complète du risque pays

Chine

 

B B