Eswatini

Afrique

PIB / Habitant ($)
3 797,3 $
Population (en 2021)
1,2 Millions

Evaluation

Risque Pays
D
Climat des affaires
C
Précédemment
D
Précédemment
C

suggestions

Résumé

Points forts

  • Importantes ressources agricoles (élevage, culture du maïs et de la canne à sucre), forestières et minières (charbon)
  • Potentiel touristique
  • L’agro-industrie (sucre de canne, bois, concentrés pour boissons sucrées) et le secteur de l’habillement sont relativement bien développés
  • Lilangeni ancré au rand sud-africain
  • Dette publique majoritairement domestique (un peu plus de 50%)

Points faibles

  • Economie peu diversifiée : agriculture, exportations manufacturières (sucre, concentrés pour boissons, liants pour fabrication de moules), charbon, pierre de carrière, tourisme
  • Forte dépendance vis-à-vis de l’Afrique du Sud via commerce, remises des expatriés, revenus au titre de l’Union Douanière de l’Afrique australe (UDAA) et enclavement
  • Forte présence de l’Etat dans l’économie, ce qui limite les investissements dans le secteur privé
  • Soldes budgétaire et extérieur fortement exposés à la volatilité des transferts de l’UDAA
  • Corruption, mauvaise gestion des fonds publics et infrastructures précaires (accès à l’eau, routes, réseau électrique)
  • Pauvreté (plus de 50% de la population sous le seuil international) et informalité alimentées par de faibles niveaux de salaires et un chômage élevé (31,5% de la population active et 48,7% des jeunes en 2023)
  • Société parmi les plus inégalitaires au monde (coefficient de Gini de 51,5 en 2021)
  • Prévalence élevée du VIH (23,4% des 15-49 ans en 2024)
  • Réformes malaisées en raison du statut de pays à revenu intermédiaire inférieur limitant l’accès aux financements concessionnels
  • Troubles sociaux périodiques, liés à la dissatisfaction à l’égard de l’autoritarisme du souverain

Echanges commerciaux

Export des biens en % du total

Afrique du Sud
65%
Europe
7%
Mozambique
4%
Kenya
4%
Nigéria
4%

Import des biens en % du total

Afrique du Sud 70 %
70%
Chine 7 %
7%
Inde 5 %
5%
Europe 5 %
5%
Arabie saoudite 2 %
2%

Perspectives

Les perspectives économiques mettent en lumière les opportunités et les risques à venir, aidant à anticiper les changements majeurs. Cette analyse est essentielle pour toute entreprise cherchant à s'adapter aux évolutions du marché.

Une croissance affaiblie par la guerre commerciale

La croissance devrait encore connaitre ralentissement en 2025, mais moindre que l’année précédente. Bien que l’impact direct de la guerre commerciale sur la croissance de l’Eswatini reste faible, — les États-Unis ne représentant que 1,1 % de ses exportations en 2024 et les droits de douane ne s’élevant qu’à 10% — les effets indirects pourraient être plus sévères. La dépendance économique vis-à-vis de l’Afrique du Sud, qui écope de droits de douane à 30%, expose l’Eswatini à un affaiblissement de la demande extérieure, notamment dans les secteurs exportateurs comme les aliments transformés, les liants pour la fabrication de moules, l’habillement et le bois (scié et pâte). Le climat d’incertitude découlant de la guerre commerciale pourrait également ralentir les investissements. A cela s’ajoute la propagation de la fièvre aphteuse touchant le bétail depuis mai 2025 et qui risque d’affecter le PIB agricole. A cet égard, l’Union Européenne et le Royaume Uni ont suspendu leurs importations de bétail et de produits animaux venant d’eSwatini, affectant ainsi ses revenus d’exportation. Les revenus des ménages risquent également d’être impactés, 14% de la population étant employée dans le secteur agricole en 2023. Toutefois, la contribution économique de l’agriculture est faible (7,5% du PIB en 2023) et le gouvernement tente d’ores et déjà d’endiguer la maladie via des mesures de mise en quarantaine et de vaccination.

Conversely, certain factors are expected to support growth, notably public investments such as the Lower Usuthu Smallholder Irrigation Project, which is financed by the African Development Bank and the European Investment Bank. The initiative is expected to improve access to water for agriculture and stimulate construction activity. The mining sector will also contribute positively on back of an increase in coal production. These factors, combined with the gradual containment of foot-and-mouth disease, should prompt a slight rebound in growth in 2026.

Aligned with the monetary cycle of the South African Reserve Bank (SARB), the Central Bank of Eswatini (CBE) decided to cut its policy rate by 25 basis points in May 2025 (to 6.75%), maintaining a slight negative differential with South African rates (50 basis points). To limit capital outflows and protect foreign exchange reserves, the CBE is unlikely to implement further rate cuts before the end of 2025. However, a rate cut could occur in 2026 in response to the expected decline in inflation, which would then stimulate investment and private consumption. Inflation is projected to remain within the central bank’s target range of 3–6% in both 2025 and 2026. In the short term, the rise in meat prices in the wake of the foot-and-mouth problem should be offset by falling prices of other food products, thanks to the recovery in agricultural production after the El Niño event in 2024. The decline in oil prices, which accounted for 30% of imports in 2024, will also contribute to easing price pressures. However, a depreciation of the South African rand against the US dollar in 2025 and 2026 will fuel imported inflation.

Des recettes fiscales en berne avec le déclin des recettes de l’UDAA et de l’aide internationale

L’eSwatini verra son déficit public, lequel est structurel, se creuser légèrement pour l’année fiscale 2025. Les sommes tirées de l’Union douanière de l’Afrique australe (46% des recettes), devraient baisser en lien avec le recul attendu du commerce sud-africain. Celui-ci génère 98% des recettes de l’UDAA. Le fond de stabilisation des revenus de l’Union atténuera ce déclin. En parallèle, la réduction des flux d’aide publique au développement, notamment depuis le démantèlement de l’agence américaine USAID, accroîtra la pression sur les dépenses. Par ailleurs, le gouvernement peine à réduire significativement ses dépenses courantes. L’objectif de réduction de la masse salariale et le meilleur ciblage des subventions seront difficilement atteints compte tenu du mécontentement de la population. La masse salariale publique (40% des dépenses courantes du budget 2024-2025) devrait augmenter avec une reprise du recrutement à la suite de la fin du gel des embauches en janvier 2024. Les dépenses pour les années fiscales 2025 et 2026 seront également alimentées par la modernisation du réseau routier, estimée en cumulé à 69 millions USD, ainsi que les travaux énergétiques, de développement rural et de gestion de l’eau. Toutefois, le déficit fiscal devrait légèrement diminuer pour l’année fiscale 2026 grâce à une meilleure collecte de recettes fiscales, notamment avec des progrès dans sa numérisation. Alors que la dette extérieure représente un peu moins de 50% de la dette publique totale, le pays prévoit de financer son déficit principalement par l’émission d’obligations domestiques. Le ratio d’endettement devrait peu varier.

As for external accounts, Eswatini’s current account — structurally in surplus thanks to trade flows and secondary income from SACU transfers, remittances, and international aid — is expected to narrow in 2025 due to the decline in livestock and animal product exports caused by the foot-and-mouth disease outbreak. The surplus is projected to increase again in 2026 with the recovery of these exports, despite the 10% tariff imposed by the US. Foreign exchange reserves are expected to cover just over two months of imports.

Eswatini monarchy under pressure as democratic reforms stall

Africa’s only absolute monarchy, Eswatini’s political situation is expected to remain unstable in 2025 and 2026. Despite growing unpopularity, King Mswati III, who has ruled for 37 years and lives in opulence, is likely to stay in power. The political system remains tightly controlled: political parties are banned, protests are systematically repressed and the monarch keeps the reins over all security and institutional levers, including the power to dissolve Parliament and appoint or dismiss ministers. Moreover, most of the 59 Members of Parliament elected in the September 2023 legislative elections are loyal to the monarchy. However, poor socio-economic conditions — including high unemployment, weak public services, widespread poverty, excessive corruption and the lack of civil and political freedoms — continue to exacerbate public frustration. Social unrest is expected to intensify and could even include attempts at a coup.

L’eSwatini maintient des relations étroites avec l’Afrique du Sud, qui représente 70% de ses exportations et 80% de ses importations. Par ailleurs, l’immobilisme sur les réformes démocratiques continuent d’inquiéter la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), qui, cependant, ne devrait pas trop interférer, sauf en cas de crise sévère. L’eSwatini est le seul pays africain qui maintient des relations diplomatiques avec Taïwan et ce, malgré des pressions de Pékin. En juin 2025, l’eSwatini a signé un accord de 300 millions USD avec la Banque d'import-export de la République de Chine (Taïwan) pour financer la construction d’une réserve de pétrole. Cela s’ajoute à un accord de coopération commerciale signé en 2024 et l’annonce récente du soutien financier de Taiwan aux secteurs du tourisme et de la santé.

Dernière mise à jour : juillet 2025

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