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08/07/2021
Risque pays et études économiques

Baromètre Coface - Juillet 2021 : Un monde à deux vitesses

Baromètre Coface T2 2021 : Un monde à deux vitesses. L'image comprend des prises de vue à intervalle régulier de la circulation de trafic à Londres en Angleterre.

Un an et demi après le début de la pandémie, l’accès à la vaccination est le principal facteur qui rythme la vie quotidienne des populations et l’économie mondiale. Les attentes en terme de croissance du PIB pour 2021 sont revues à la hausse (+5,6%), mais cela résulte avant tout des bonnes surprises en provenance des Etats-Unis. Ces perspectives de croissance améliorées se reflètent sur le commerce mondial : après un recul de 5% en volume l’année dernière, Coface prévoit une progression de 11% pour 2021.

 

Dans ce contexte de croissance des échanges internationaux, les pays exportant des matières premières bénéficient d’une amélioration de leurs termes de l’échange. Par ailleurs, la progression lente de la vaccination dans le monde émergent rend improbable l’atteinte de l’immunité collective au cours des douze prochains mois. Cela laisse penser que des processus de « stop and go » perdureront et continueront de contraindre la demande interne de la plupart des économies émergentes.
Enfin, Coface note une montée des risques politiques liés au contexte de crise sanitaire ainsi qu’à l’accélération de l’inflation.

Europe et Amérique du Nord en 2022 : vers la fin des «stop and go» et de nouveaux investissements en infrastructure

Les grandes tendances sanitaires se sont confirmées depuis la publication du baromètre de Coface en avril avec un processus de vaccination qui avance plus rapidement en Amérique du Nord et en Europe que dans le reste du monde. L’accélération de ces campagnes de vaccination, conjuguée aux effets des restrictions de mobilité au printemps, ont fait chuter le nombre de nouvelles infections dans ces régions. Les autorités locales ont ainsi pu permettre la réouverture de certains pans de l’économie avant l’été. Néanmoins, deux risques rendent la poursuite de cette tendance positive incertaine :

  • Le ralentissement du rythme de vaccination qui, s’il se confirme dans les prochains mois retardera l’atteinte de l’immunité collective.
  • Le seuil pour atteindre cette immunité collective est d’autant plus élevé que le virus se transmet rapidement entre les personnes. Or l’apparition de nouveaux variants plus rapidement transmissibles fait craindre de possibles nouvelles vagues de contamination dans les mois à venir.

Sous réserve que ces deux risques ne se matérialisent pas, les économies européennes et d’Amérique du Nord devraient avoir retrouvé un fonctionnement quasi-normal d’ici la fin de l’été.

Peu de changements sont à noter concernant les prévisions de croissance. La révision à la hausse de la croissance mondiale attendue en 2021 (+5,6%, +0,5 point par rapport au dernier baromètre Coface) est largement imputable aux Etats-Unis (+6,5% cette année) dont l’économie ne cesse du surprendre favorablement depuis l’été dernier. Ces perspectives de croissance améliorées se reflètent sur le commerce mondial : le modèle de Coface indique une croissance de 11% cette année.
Du côté des bonnes nouvelles, la mise en œuvre du plan d’infrastructure annoncé par Joe Biden profitera à de nombreux secteurs d’activité sous réserve qu’il soit adopté. En Europe, le déblocage des fonds du plan de relance annoncé dès le mois de juillet 2020 aura des effets différentiés sur les économies et répondra à des objectifs multiples : soutenir la demande, accélérer la reprise et favoriser l’essor des secteurs porteurs.
Pour les entreprises, une hausse des coûts de production est cependant à prévoir : outre une pénurie persistante de certains composants électroniques, elle touche aussi les coûts du transport, ainsi que les prix des matières premières qui devraient rester élevés.

Economies émergentes : la demande interne contrainte par les «stop and go» et l’inflation

Depuis début d’avril, la situation sanitaire est restée difficile dans plusieurs pays d’Amérique latine (notamment au Brésil et en Argentine) ainsi qu’en Inde. De nouvelles augmentations du nombre d’infections ont également été observée dans plusieurs pays d’Asie (Malaisie, Thaïlande, Corée et Singapour par exemple), si bien que les indicateurs à haute fréquence de mobilité indiquent une moindre activité économique dans ces zones. Le nombre de personnes infectées par le virus a aussi rapidement augmenté en Afrique et en Russie au début de l’été. La tendance est plus favorable en Europe centrale et orientale, au Moyen Orient et en Turquie.

Outre le contexte sanitaire, la hausse de l’inflation (+8,1% sur un an au Brésil, un plus haut depuis 5 ans) et les durcissements de certaines politiques monétaires qui en résultent sont de nature à limiter l’ampleur de la reprise de la demande interne. Les pays dont les matières représentent une part importante des importations seront pénalisés par une hausse significative de leurs prix importés. C’est le cas pour la Chine dont les importations chinoise de matières premières représentent en effet plus de 30% de ses achats totaux de biens étrangers. Si l’inflation à la consommation reste contenue en Chine à ce stade (+1,3% sur un an), la forte hausse des prix à la production (+9% sur un an, un plus haut depuis 12 ans) plaide pour son accélération dans les mois à venir.

Forte montée des risques politiques liés à l’accélération de l’inflation dans ce contexte de crise sanitaire

Les risques inflationnistes ont fait la une de l’actualité ces derniers mois. Dans ce contexte, l’actualisation annuelle de l’indice Coface fait état d’une forte montée du risque politique dans le monde et notamment dans les pays émergents. En effet, nous constatons une dégradation des niveaux de vie, du pouvoir d’achat, ainsi que la montée des inégalités observées suite à la crise COVID-19. A ce stade cela ne se traduit pas nécessairement par des révoltes populaires qui restent conditionnées par les capacités de mobilisation des populations.
En 2020, l’indice de risque social a fortement augmenté (+ 5 points) à 51% au niveau mondial et atteint son plus haut niveau historique. En effet, malgré les nombreuses mesures de soutien budgétaire et monétaire, 140 des 160 pays évalués ont vu leur PIB reculer l’année dernière. Dans le même temps, le taux de chômage a augmenté dans 145 de ces pays. L’augmentation de ce risque est plus marquée dans les économies à haut revenu, dont le niveau de risque initial est plus bas. Cependant, malgré ces évolutions les pays dont le niveau de risque social est le plus élevé restent le Yémen, la Syrie, l’Irak, le Venezuela, la Libye, le Liban, le Soudan, l’Iran, l’Algérie ou encore l’Arabie Saoudite.
L’indice de conflit, deuxième composante de l’indice Coface des risques politiques, est calculé en fonction du nombre de conflits, de leur intensité, du nombre de victimes et de leur durée. En 2020, l’Azerbaïdjan ou encore l’Ethiopie ont vu une augmentation de cet indice en raison des conflits observés sur leurs territoires. Ils sont suivis par des pays luttant contre le terrorisme, ou en guerre civile, tels que la République Centrafricaine, le Soudan ou encore le Mali.

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