Arménie

Europe, Asie

PIB / Habitant ($)
8 125,6 $
Population (en 2021)
2,9 Millions

Evaluation

Risque Pays
B
Climat des affaires
B
Précédemment
B
Précédemment
B

suggestions

Résumé

Points forts

  • Ressources minières significatives (or, cuivre, molybdène, zinc)
  • Relative flexibilité du taux de change du dram
  • Membre de l’Union économique eurasiatique (UEEA) et accord de partenariat avec l’Union européenne (UE)
  • Volonté réformatrice en termes de corruption, de justice et de concurrence
  • Position stratégique au carrefour du Caucase

Points faibles

  • Dépendance aux minerais (33% des exportations et 4% du PIB), malgré un effort de diversification
  • Forte dépendance à l’égard de la Russie (sécurité, commerce, transferts des expatriés et IDE)
  • Système bancaire très dollarisé, dette publique majoritairement libellée en devises étrangères
  • Niveaux de pauvreté et de chômage élevés (25% et 12,9% de la population)
  • Tensions avec l’Azerbaïdjan autour de l’enclave du Haut-Karabakh et du corridor de Zangezour
  • Faibles capacités militaires avec peu d’alliés surs en cas d’agression

Echanges commerciaux

Export des biens en % du total

Russie (Fédération de)
41%
Émirats arabes unis
26%
Hong Kong
8%
Europe
7%
Chine
5%

Import des biens en % du total

Russie (Fédération de) 34 %
34%
Chine 13 %
13%
Europe 12 %
12%
Vietnam (République socialiste du) 6 %
6%
États-Unis d'Amérique 5 %
5%

Perspectives

Les perspectives économiques mettent en lumière les opportunités et les risques à venir, aidant à anticiper les changements majeurs. Cette analyse est essentielle pour toute entreprise cherchant à s'adapter aux évolutions du marché.

Une croissance moins rapide mais toujours dynamique

La croissance restera dynamique en 2025, bien qu’à un rythme plus modéré, en raison de la normalisation progressive des flux migratoires exceptionnels venus de Russie après la guerre en Ukraine. La consommation des ménages, qui représente 65 % du PIB, bénéficiera de la hausse des salaires réels et d’une inflation maîtrisée, mais la modération des transferts de fonds des expatriés russes (70 % du total, soit près de 20 % du PIB) limitera le pouvoir d’achat, qui avait atteint un record en 2024.

Les entreprises profiteront à nouveau de politiques publiques expansionnistes, notamment via l’augmentation des dépenses d’infrastructures et des incitations à l’investissement étranger. Les IDE devraient s’améliorer en 2025, portés par l’intérêt international croissant pour le pays et par des mesures attractives, comme le remboursement de 60 % de l’impôt sur le revenu payé sur les salaires dans les TIC (8 % du PIB) pour les employeurs dès 2025. Malgré une diversification plus marquée des investissements étrangers, notamment avec l’Europe et l’Arabie Saoudite, la part russe demeurera majoritaire en 2025 (à hauteur de 65-70%). L’approbation d’un nouveau Cadre de partenariat pays par la Banque mondiale (prêts de 1,7 milliard de dollars sur 2025-2029) soutiendra également l’amélioration du capital humain et la résilience économique. La Banque centrale d’Arménie (CBA) devrait poursuivre en 2025 la baisse de son taux directeur (actuellement à 6,75% en mai 2025) sous réserve d’une inflation sous contrôle dans sa nouvelle fourchette cible définie en 2025 de 3 %, avec une tolérance de ±1 point de pourcentage (contre 4 % initialement).

Le marché du travail restera un défi majeur. L’Arménie avait un taux de chômage de 12.9% en 2024, ce qui reste préoccupant malgré les efforts de relance et l’afflux de main d’œuvre hautement qualifiée de la Russie vers le pays. La croissance du secteur manufacturier (11% du PIB), en particulier par la production d’or et de bijoux, ainsi que l’expansion des services (55% du PIB) via le tourisme, le transport et l’hôtellerie devraient stimuler la création d’emplois et contribuer à une baisse progressive du chômage en 2025. L’amélioration des compétences de la main-d’œuvre grâce à des programmes de formation adaptés tel que le Programme stratégique pour l’emploi 2025-2031 devrait freiner la migration des talents a l’étrangers et soutenir la croissance de la productivité. Toutefois, la nécessité d’améliorer le climat des affaires et d’accélérer les réformes structurelles reste un défi majeur pour assurer une expansion durable.

Les dépenses militaires continueront de faire pression sur le déficit budgétaire

En 2025, le budget arménien restera sous pression, principalement en raison de l’augmentation significative des dépenses militaires (+20 %) et des coûts persistants liés à l’accueil des 100 000 réfugiés du Haut-Karabakh, déplacés à la suite de l’offensive azerbaïdjanaise de 2023. Parallèlement, les dépenses d’investissement poursuivront leur progression, notamment dans les infrastructures et la modernisation du réseau routier. Pour répondre à ces besoins de financement, l’État s’appuiera sur le soutien des institutions financières internationales, avec une aide de l’Union européenne (270 millions d’euros) et un appui du FMI (110 millions d’euros). La dette publique, estimée à 48 % du PIB en 2024, devrait légèrement augmenter en 2025, tout en restant à un niveau modéré. Toutefois, environ 65 % de cette dette est externe et libellée en devises étrangères (principalement en dollars), ce qui accroît l’exposition au risque de change. Ce risque est néanmoins atténué par le fait que près de 80 % de cette dette est contractée auprès d’institutions multilatérales, à des conditions concessionnelles.

En 2025, la balance courante restera déficitaire et devrait se creuser légèrement par rapport à 2024. Malgré un excédent dans le secteur des services, porté par le dynamisme du tourisme et des services financiers, cela ne suffira pas à compenser le déficit commercial chronique post-Covid. Les importations continueront de croître plus rapidement que les exportations, alimentées par une forte demande des consommateurs. Bien que le gouvernement tente de diversifier les exportations et de renforcer les secteurs agricole et manufacturier, ces efforts peinent à inverser la tendance. Les exportations de diamants seront particulièrement impactées par l'instauration d'un droit de douane américain de 10 %, tandis que les exportations agricoles vers la Russie subissent des restrictions temporaires. De plus, la dépendance de l'Arménie aux importations énergétiques, combinée à la hausse de la demande intérieure, continuera de peser sur la balance commerciale, malgré les initiatives visant à diversifier les exportations et à renforcer l'industrie nationale.

A la frontière d’une crise géopolitique majeur

L’Arménie est une république parlementaire dirigée par le Premier ministre Nikol Pachinian (au pouvoir depuis 2018) et le président Vahagn Khatchatourian (fonction essentiellement honorifique depuis 2022. Aux élections législatives anticipées de juin 2021, le parti Contrat civil de M. Pachinian (centriste) a remporté la majorité absolue avec 71 sièges sur 107. Les principaux partis d’opposition sont l’Alliance « Arménie » (centre gauche) de l’ex-président Robert Kotcharian (29 sièges) et l’alliance « J’ai l’honneur » (centre droit, orientation pro-russe) liée à l’ancien parti au pouvoir (7 sièges) . Le paysage politique demeure fortement polarisé. L’opposition accuse régulièrement M. Pachinian d’avoir bradé les intérêts nationaux, notamment après les défaites face à l’Azerbaïdjan, et organise des manifestations pour exiger sa démission . Malgré ces tensions et appels à la démission, le gouvernement Pachinian reste en place grâce à sa large majorité parlementaire, mais la contestation reflète une société civile divisée et méfiante envers ses dirigeants. Les prochaines élections législatives sont prévus pour juin 2026.

Les relations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan sont marquées par le conflit du Haut-Karabakh, source de guerres et de heurts depuis l’indépendance. Un tournant récent a eu lieu en septembre 2023, lorsque Bakou a lancé une offensive éclair qui a forcé la capitulation des autorités séparatistes du Haut-Karabakh . L’Azerbaïdjan a ainsi repris le contrôle total de ce territoire disputé, mettant fin à plus de trente ans de présence arménienne. Les conséquences humanitaires et politiques ont été majeures, avec plus de 100?000 Arméniens du Haut-Karabakh – soit l’écrasante majorité des habitants – qui ont trouvé refuge en Arménie suite à cette offensive , posant un défi d’intégration et de ressources pour l’Arménie. Sur le plan sécuritaire, l’attaque de 2023 a démontré la vulnérabilité de l’Arménie où les troupes russes censées assurer la paix n’ont pas pris position. Parallèlement, les forces azerbaïdjanaises se sont repositionnées aux frontières arméniennes, amplifiant les contentieux frontaliers. Une autre source de conflit avec l’Azerbaïdjan est le corridor de Zangezour, qui est censé relier le territoire azéri à son enclave du Nakhitchevan. Si le corridor représente une alternative pour relier la Chine et l’Europe en contournant la Russie, il inquiète également l’Iran, qui verrait sa route commerciale vers le Nord, et surtout vers la Russie, entravée. L’Arménie insiste sur le fait que la construction du corridor n’est pas mentionnée dans l’accord de cessez-le-feu de 2020 et constitue donc une violation de cet accord. De plus, la frontière commune n’est toujours pas entièrement délimitée, ce qui a donné lieu à des affrontements sporadiques en 2021-2022. En l’absence d’un traité de paix formel, le risque de reprise du conflit reste élevé?: de nouveaux affrontements entre Arméniens et Azerbaïdjanais sont fortement possibles si le processus de négociation venait à échouer.

Dernière mise à jour : mai 2025

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