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28/04/2014
Risque pays et études économiques

Nouvelles règles du jeu de l’industrie électronique en Asie : dynamisme indéniable, risques accrus

Innovation, moteur de croissance et génératrice de risques à la fois

Passée du stade des réseaux de production mondiaux(1) aux réseaux mondiaux d’innovation(2) (qui intègrent le développement de produits et les activités de recherche au-delà des frontières géographiques), l’industrie électronique devrait connaître un taux de croissance de plus de 3% par an jusqu’en 2017. L’Asie émergente étant le nouvel épicentre de l’innovation électronique, les entreprises locales misent désormais sur l’internalisation de la production et de la recherche.

Le dynamisme du secteur est cependant confronté à de nouveaux risques, comme le confirme la montée progressive des impayés constatés par Coface dans la région. En 2013, près de 3 entreprises sur 4 du secteur électronique / IT en Asie-Pacifique ont connu, en effet, des retards de paiement, majoritairement dans le sous-secteur des composants électroniques et la distribution de biens électroniques grand public.

 

Trois risques majeurs menacent le secteur de l’électronique en Asie 

Risque n°1 : l’écart grandissant de capacités à investir en R&D entre les entreprises de taille moyenne et les géants du secteur

L’innovation se situe aux deux extrémités du marché, au niveau des fabricants de semi-conducteurs, qui offrent des produits de plus en plus complexes, et au niveau des « Over-The-Top » qui créent de nouvelles offres (tels que Google avec Android). La domination de ces géants du secteur, dont la part de marché ne cesse de progresser se traduit par la baisse de profitabilité et la réduction des marges des premiers, de plus modeste taille. Cet impact est pénalisant pour les fabricants de semi-conducteurs, au cœur de l’innovation, qui doivent investir toujours davantage en R&D, face aux mutations rapides.

Risque n°2 : une montée des risques dans l’électronique de Chine continentale

La Chine continentale produit plus du tiers de l’électronique mondiale. Or les entreprises chinoises de la branche sont particulièrement concernées par cette pression sur les coûts et les marges, ce que l’étude de Coface sur le comportement de paiement confirme. Il en ressort que dans l’électronique chinoise, les retards de paiement durent plus longtemps : en 2013, 44% des retards excèdent 60 jours (contre 25% en 2012). S’agissant de l’électronique, les retards de paiement supérieurs à 150 jours atteignent le double de ce qui est observé pour la moyenne de tous les secteurs. Cette détérioration est principalement due aux problèmes de trésorerie des entreprises et au ralentissement économique en Chine. Les sociétés faisant de l’assemblage sont exposées à un risque accru.

Risque n°3 : la concurrence de la Chine continentale pèse sur les acteurs asiatiques, notamment Hong Kong et Taïwan

Les économies hongkongaise et taïwanaise, dépendantes de la Chine, sont très vulnérables au ralentissement de leur principal débouché commercial.

A Hong Kong, cette dépendance est accrue par le fait que l’ensemble de l’industrie hongkongaise est désormais délocalisée en Chine, c’est notamment vrai dans le secteur IT / électronique. Quant à Taïwan, les entreprises du secteur électronique y sont de taille plus importante que leurs homologues hongkongais et situées plus en amont dans la chaîne de production. Elles sont très dépendantes du niveau d’activité de leurs donneurs d’ordre, eux-mêmes très affectés par le rythme de la demande domestique (Chine) et à l’exportation (Etats-Unis, Europe, et de plus en plus Asie).

Malgré les risques accrus, des leviers de croissance

Pour sortir de cette mauvaise passe, l’électronique asiatique doit se réinventer. Les atouts ne manquent pas. L’importance donnée à l’innovation face à une obsolescence de plus en plus rapide du produit, la capacité des entreprises de moyenne taille à s’adapter à la versatilité du consommateur et à combler le fossé existant avec les grands groupes leur offrent les armes pour rester dans le peloton de tête.

A moyen terme, la croissance du secteur sera entre autres portée par l’électronique embarquée (automobile et aéronautique) et celle destinée au secteur médical, en réponse au vieillissement de la population des pays développés. Le gouvernement chinois s’apprête d’ailleurs à prendre des mesures favorisant les investissements à long terme ainsi que la coopération entre entreprises chinoises et étrangères.

 

(1) Global Production Networks

(2) Global Innovation Networks

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