Etudes économiques
Laos

Laos

Population 7,4 millions
PIB par habitant 2 513 $US
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Evaluation des risques pays
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Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (p)
Croissance PIB (%) -0,4 2,1 2,3 3,1
Inflation (moyenne annuelle, %) 5,1 3,8 22,8 27,0
Solde public / PIB (%) -5,6 -3,6 -5,1 -4,8
Solde courant / PIB (%) -4,5 -0,2 -4,5 -5,9
Dette publique / PIB (%) 82,7 93,5 107,1 108,9

(e) : Estimation (p) : Prévision

POINTS FORTS

  • Ressources naturelles abondantes : minerais (cuivre, or, fer), produits agricoles (maïs, riz, canne à sucre, caoutchouc, manioc, soja, café) et forêts (bois et pâte à papier).
  • Développement du secteur hydroélectrique et diversification de l'économie (agro-alimentaire, électronique, vêtements).
  • Investissements étrangers dans les secteurs des matières premières et de l'énergie
  • Intégration régionale (ASEAN) et adhésion à l'OMC

POINTS FAIBLES

  • Déficit persistant et croissant de la balance courante
  • Très faibles réserves de change
  •  Risque souverain important en raison d'une dette extérieure élevée, notamment celle due à la Chine.
  • Sensibilité aux prix des matières premières
  •  Gouvernance défaillante et inégalités importantes
  •  Fragilité du secteur bancaire
  •  Dépendance vis-à-vis des conditions économiques et géopolitiques régionales (situation enclavée).
  • Niveaux élevés de corruption (128/180 dans l'indice de perception de la corruption de Transparency International en 2021).

Appréciation du risque

Une reprise toujours faible dans un contexte de vulnérabilités externes

Après avoir été freinée par des restrictions liées à la Covid en 2021, la reprise a été limitée par la flambée des prix (la croissance annuelle de l'IPC a dépassé 30 % en août 2022, un record en 20 ans) et les difficultés d'approvisionnement liées à la hausse des prix à l’importation et au manque de devises l'année suivante. En 2023, la croissance économique devrait rester affectée par ces deux maux. Compte tenu de la trajectoire inflationniste de 2022, les effets de second tour devraient se propager à l'année suivante. Ils pèseront certainement sur la consommation des ménages (66 % du PIB en 2016). En plus de la politique chinoise zéro Covid, cet environnement de forte inflation et de contraintes d'approvisionnement, notamment en cas de pénurie de carburant et de nourriture, devrait participer à retarder le rebond des arrivées de touristes internationaux. Le tourisme représentait 10 % du PIB en 2019, mais cette part a diminué à 2,9 % en 2021. Parallèlement, malgré un ralentissement mondial des échanges, une demande dynamique d'électricité et de cuivre devrait soutenir les exportations. Le cuivre, qui est principalement exporté vers la Chine, bénéficiera aussi, comme d'autres biens, de la liaison ferroviaire Chine-Laos ouverte fin 2021. Quant aux exportations d'électricité, principalement destinées à la Thaïlande, elles bénéficieront également de l'achèvement de plusieurs projets en 2022 (la centrale hydroélectrique Nam Theun 1, par exemple). Le secteur sera aussi source de croissance grâce à de nouveaux investissements, notamment dans le projet Monsoon Wind, qui est le plus grand projet d'énergie éolienne d'Asie du Sud-Est avec une capacité attendue de 600 mégawatts à partir de 2025. Cela devrait, à son tour, stimuler l'activité de construction (34 % du PIB en 2021). Les prix élevés affecteront également le secteur de l'agriculture (15 % du PIB et 61 % de l'emploi en 2019), car l'augmentation des prix des engrais, des aliments pour animaux et du carburant affectera la production. Cela dit, cet impact négatif pourrait être réduit par des prêts à faible taux d'intérêt destinés aux producteurs alimentaires locaux pour l'achat d'intrants agricoles.

Face à la flambée de l'inflation, la Banque centrale du Laos (BOL) a émis des obligations libellées en kip laotien afin de stimuler la demande de la monnaie et, par conséquent, de limiter l'inflation importée. Néanmoins, avec des réserves très faibles (1,7 mois d'importations en septembre 2022), la BOL n'a pas pu intervenir de manière significative pour stabiliser l'affaiblissement du kip.

 

Situation critique de la dette souveraine

La situation budgétaire du Laos restera fragile. Dans un contexte d'inflation énergétique et alimentaire très élevée, de forte dépréciation du kip laotien face au dollar et de durcissement des conditions financières mondiales, le risque de liquidité lié à la dette publique du Laos a augmenté en 2022. La dette publique représentait 62% du PIB en 2019 et cette part aurait dépassé le seuil des 100% en 2021. Les vulnérabilités externes sont élevées car la dette publique est principalement externe. Près de la moitié est détenue par la Chine, qui a participé aux principaux investissements du pays dans le cadre de l'initiative " Belt and Road " (prêt de 5,9 milliards USD pour la ligne de train à grande vitesse Vientiane-Boten, l'hydroélectricité, etc.) La dette publique externe est majoritairement libellée en dollars, ce qui augmente la valeur du service de la dette en raison de la dépréciation du kip. Le service de la dette publique en devises (intérêts et principal) sur 2022-2026 devrait s'élever en moyenne à 1,3 milliard de dollars par an, soit le montant des réserves de change totales du pays à la fin juin 2022. Puisque la balance courante devrait rester déficitaire et devrait même se creuser en 2023, le Laos pourrait continuer à avoir besoin d'un allègement de dette pour faire face aux pressions à court terme, comme ceux accordés par la Chine, par le biais de reports de paiement de la dette à partir de 2020. L'accroissement du déficit commercial devrait, en effet, peser sur la balance courante. Même si les exportations resteront soutenues par l'énergie électrique (25,9 % du total des exportations de biens en 2021) et le cuivre (6,6 %), les importations augmenteront plus rapidement en raison de la hausse des prix du pétrole et de la reprise de la consommation privée, qui entraînera une plus grande demande de biens d'équipement et de consommation.

 

Forte dépendance à l'égard de la Chine

En mars 2021, le Parti révolutionnaire populaire lao (PRPL) a élu l'ancien Premier ministre Thongloun Sisoulith au poste de secrétaire général du parti, faisant de lui le président du pays. Ceci a eu lieu un mois après les élections législatives, qui ont renforcé la position du seul parti autorisé à gouverner, le LPRP ayant obtenu 14 sièges supplémentaires (158 sur 164). Ce parti communiste contrôle tous les aspects de la politique et des libertés civiles.

Dans un contexte de prix élevés des matières premières, de faibles réserves étrangères et de faiblesse du Kip laotien, l'endettement envers la Chine suscite des inquiétudes. Outre les liens commerciaux, le pays dépend toujours fortement de Pékin pour les grands projets d'infrastructures tels que les projets autoroutiers (autoroute de Vientiane), dans le cadre de l'initiative "Belt and Road". S'il ne parvient pas à rembourser ses créanciers chinois, le Laos pourrait n'avoir d'autre choix que de signer des accords de concession. Ce fut le cas en septembre 2020, lorsque le Laos a autorisé la Chine à gérer sa compagnie nationale d'électricité pendant 25 ans. Le Laos est resté neutre quant au conflit en Ukraine, la Russie étant un allié historique et une source potentielle de pétrole brut à prix réduit pour le Laos.  

 

Dernière mise à jour : Avril 2023

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