Etudes économiques
Biélorussie

Biélorussie

Population 9,4 millions
PIB par habitant 7 295 $US
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Evaluation des risques pays
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Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (f)
Croissance PIB (%) -1,0 2,6 -4,7 -2,0
Inflation (moyenne annuelle, %) 5,5 9,5 12,8 11,0
Solde public / PIB (%)* -2,9 -1,7 -4,5 -3,5
Solde courant / PIB (%) -0,2 2,7 1,0 -0,5
Dette publique / PIB (%)* 48,0 41,2 36,7 37,9

(e) : Estimation (p) : Prévision *Opérations hors budget et dettes garanties des entreprises publiques incluses

POINTS FORTS

  • Membre de l'Union économique eurasiatique
  • Main-d'œuvre relativement bien formée et qualifiée
  • Grands secteurs industriels (31 % du PIB en 2020) et agricoles (10 % du PIB)
  • Peu d'inégalités et la pauvreté est rare

POINTS FAIBLES

  • Forte dépendance économique (énergétique, commerciale et financière) vis-à-vis de la Russie
  • Faible diversification géographique et sectorielle des exportations
  • Rôle massif de l’Etat dans l'économie (la moitié de la valeur ajoutée totale, 2/3 de l'emploi total)
  • Mauvaise gouvernance (corruption élevée, système juridique faible, rigidité institutionnelle, absence de pluralisme)
  • Politique monétaire non indépendante, la banque centrale rapporte directement au président.
  • Diminution de la population active
  • Sanctions de l’Union Européenne touchant plusieurs secteurs clés 

Appréciation du risque

Vers une seconde année de récession

La récession va se poursuivre en 2023. La consommation finale, principal poste du PIB (68% du PIB en 2021), notamment celle des ménages (près de la moitié), continuera d’être affaiblie par la persistance de l’inflation. En effet, les salaires réels n’augmentant pas au même rythme que l’inflation, le pouvoir d’achat des ménages sera érodé. Cependant, depuis octobre 2022, le gouvernement a mis en place un contrôle de l’inflation notamment via l’établissement d’un mécanisme de tarification à destination des fabricants, importateurs et revendeurs. Selon ce mécanisme, les producteurs industriels ne sont autorisés à augmenter leurs prix qu’en cas de justification économique et après validation par une autorité supérieure. Les importateurs et revendeurs subissent, quant à eux, une limite de leurs marges. La situation économique dégradée de la Russie engendrera moins de transferts des expatriés installés là-bas  (plus de 20% des transferts), mais cela n’impactera quasiment pas le PIB (les transferts totaux des expatriés représentaient moins de 2% du PIB en 2021). La formation brute de capital fixe (24% du PIB en 2021), à la contribution au PIB déjà négative avant le début de la guerre en Ukraine, conservera cette trajectoire. Toutefois, la nécessité de se passer des importations et de développer des synergies avec la Russie, du fait des sanctions occidentales, limitera son recul. Les exportations nettes contribueront positivement, non grâce à un regain des exportations, mais plutôt suite à une moindre demande d’importations. Cette baisse s’explique, non seulement par une moindre demande des ménages, mais aussi par des sanctions appliquées par l’Union Européenne, second partenaire du pays (20% du commerce de marchandises en 2021). Ces sanctions s’appliquent aux importations et exportations bélarusses et concernent des secteurs clés, tels que les importations d’équipements et machines (8% des importations totales), et les exportations de potasse pour engrais et de produits pétroliers (respectivement 10 % et 13 % des exportations totales). La Banque nationale de la République du Belarus (NBRB) a maintenu son taux d’intérêt directeur à 12% durant toute l’année 2022, pour le diminuer de 50 points de base en janvier 2023. Elle souhaite réduire la dollarisation, en augmentant les réserves obligatoires en devises des banques. Cette opération peut s’avérer difficile, étant donné le risque associé au rouble et la réticence des banques à détenir cette devise.

 

Des comptes publics et extérieurs influencés par la Russie et les sanctions

En 2022, la balance commerciale était en surplus en raison d’une chute des importations. Face aux sanctions de l’UE et des Etats-Unis, les exportations du Belarus se sont réorientées vers des pays tiers, notamment la Russie, son principal partenaire. Le Belarus, avec l’aide de la Fédération de Russie, souhaite mettre en place un plan de substitution aux importations d’origine occidentale, afin de pallier aux problèmes d’approvisionnement et stimuler la production domestique. L’aide de la Russie consiste en un financement sous forme de prêts souverains à des taux inférieurs à l’inflation. Le financement a été approuvé en septembre 2022 et concerne 20 projets d’investissement, d’une valeur de 2 millions de $. L’intérêt de la Russie est de renforcer les liens commerciaux entre les deux pays, ce qui permettrait également au Belarus d’exporter davantage à destination de son partenaire. Cependant, les effets de ce plan ne sont pas immédiats : le Bélarusse souffrira d’une demande extérieure russe plus faible en 2023. De plus, les tensions inflationnistes moins élevées rehausseront la demande d’importations. La combinaison des deux facteurs risque d’aboutir à une balance commerciale déficitaire. Si la direction de la balance des services n’est pas certaine, elle souffrira des sanctions de l’UE, notamment de l’interdiction pour les transporteurs routiers bélarusses de pénétrer sur le territoire de l’UE et de celles sur les services de technologie de l’information. En effet, ces deux secteurs représentaient deux tiers de la balance des services (respectivement 43% et 29% en 2021), et l’UE était la principale partenaire commerciale du Belarus pour les services (31% en 2021). Le solde des revenus primaires (résultant notamment des rapatriements des revenus des investisseurs étrangers et des revenus des travailleurs frontaliers) contribuera négativement à la balance courante. Les moindres remises d’expatriés, notamment en provenance de Russie, aussi.

Le gouvernement prévoit un déficit budgétaire en 2023. La source principale de recettes repose sur les impôts. Une nouvelle loi, en vigueur depuis janvier 2023 prévoit une augmentation d’impôts sur les entreprises et les entrepreneurs individuels (à 20%, au lieu de 18%). Cette augmentation ne suffira pas à transformer le déficit en excèdent budgétaire, car les recettes seront fragilisées par une inflation élevée et de moindres revenus pétroliers : non seulement il est impossible d’exporter ces produits vers l’UE, mais les exportations vers la Russie se font à moindre prix.

 

Un rôle controversé dans la guerre en Ukraine

La réélection du président Alexandre Loukachenko en août 2020 a déclenché d'importantes manifestations, les élections étant considérées comme non libres et le scrutin entaché de fraudes massives. La réaction violente du régime de Loukachenko contre les manifestants a conduit l'UE, les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada à une première série de sanctions. En mai 2021, le contrôle aérien bélarussien a ordonné à un avion irlandais en provenance de Grèce et à destination de la Lituanie d'effectuer un atterrissage d'urgence au Belarus, et a arrêté un journaliste d'opposition bélarussien qui se trouvait à bord. Cela a entraîné une seconde vague de sanctions, plus strictes, (notamment contre 166 personnes et 30 entreprises publiques).

En représailles, Loukachenko a orchestré une crise des migrants en attirant des migrants d'Afghanistan, d'Irak et de Syrie, les laissant entrer en Biélorussie par avion et les poussant vers les frontières de l'UE provoquant la fermeture de leur frontière par la Lettonie, la Lituanie et la Pologne. Cela a conduit à une troisième salve de sanctions.

En 2022, son soutien à l’invasion de l’Ukraine par la Russie a entraîné plusieurs volées de sanctions de l’UE. Elles touchent des individus et plusieurs pans de l’économie, tel que le système bancaire (bannissement du système SWIFT de cinq banques bélarusses, prohibition des transactions avec la NBRB), et restreignent le commerce bilatéral. Suite à ces sanctions, le Belarus a renforcé ses liens commerciaux avec la Russie, mais aussi avec certains pays d’Asie Centrale, notamment le Kirghizstan et le Kazakhstan, afin de les contourner. En effet, de juin à octobre 2022, les importations de bois de l’UE provenant de ces deux pays avaient augmenté de respectivement 18 000 et 74 fois en glissement annuel.

Le Belarus soutient son voisin russe dans sa guerre contre l’Ukraine. Bien que son armée ne combatte pas sur le territoire ukrainien, le Belarus est directement impliqué, que ce soit par l’offensive russe lancée depuis son territoire au commencement du conflit, par son aide logistique ou par le stationnement de soldats russes sur son territoire. Mi-février 2023, M. Loukachenko a cependant déclaré, qu’il était prêt à mobiliser des troupes bélarusses, seulement en cas d’attaque ukrainienne directe envers le peuple bélarusse.

 

Dernière mise à jour : Juin 2023

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