Etudes économiques
Guinée

Guinée

Population 14,3 millions
PIB par habitant 1 128 $US
C
Evaluation des risques pays
D
Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (p) 2024(p)
Croissance PIB (%) 4,9 4,5 4,5 5,5 5,5
Inflation (moyenne annuelle, %) 10,6 12,6 10,5 8,0 7,5
Solde public / PIB (%) -3,1 -1,7 -1,0 -2,3 -2,3
Solde courant / PIB (%) 18,9 28,9 17,0 8,0 13,0
Dette publique / PIB (%) 47,5 41,5 33,0 32,0 32,0

(e) : Estimation (p) : Prévision *Dons compris **Transferts officiels inclus

POINTS FORTS

  • Premières réserves de bauxite et deuxième producteur mondial
  • Gisements de fer, d’or, de diamant, d’uranium et de pétrole encore largement inexploités
  • Potentiel hydro-électrique important

POINTS FAIBLES

  • Dépendance aux exportations et aux cours des minéraux (18% du PIB, 79% des exports et 31% des recettes publiques)
  • Dépendance à la demande chinoise, qui absorbe 85% des exportations de bauxite guinéenne
  • Faiblesse des recettes publiques (13 % du PIB)
  • Manque d’infrastructures, notamment électriques et de transport
  • Pauvreté touchant 44 % de la population
  • Environnement des affaires difficile
  • Faiblesse structurelle de l’agriculture, avec vulnérabilité aux conditions météorologiques et au changement climatique
  • Gouvernement militaire et risque de report du retour à la démocratie

Appréciation du risque

Le secteur minier continue de tirer la croissance

Le dynamisme du secteur minier a largement contribué à la croissance économique en 2023 et continuera de la faire en 2024. L’économie pourra également compter sur la reprise des secteurs non-miniers comme les services (commerce et transports) et l’agriculture et la pêche (25% du PIB et 40,5% de l’emploi), dont les rendements et les exportations (noix de coco, de cajou et du Brésil, cacao, poisson) croîtront. Ainsi, les échanges extérieurs contribueront positivement à la croissance, principalement stimulés par les exportations de minerais (bauxite, aluminium, or), en direction de l’Inde, de la Chine, et des Émirats Arabes Unis. Cependant, la croissance sera principalement portée par la demande intérieure. En effet, la consommation des ménages restera la principale contributrice au PIB (82.7%). La reprise, annoncée en octobre 2023, des expéditions indiennes de riz blanc non-basmati à la Guinée, suspendues en juillet, favorisera un relâchement très progressif des tensions inflationnistes. Ajouté à l’appréciation attendue du franc guinéen par rapport au dollar américain, et à la croissance, cela devrait inciter la Banque centrale de la République de Guinée à maintenir son taux à 11.5%, voire à le diminuer légèrement afin de stimuler la consommation. Par ailleurs, en août 2023, les autorités ont annoncé une hausse de l’investissement public en infrastructures, afin de développer la capacité productive du pays. Ce dernier pourra aussi compter sur des investissements directs étrangers en infrastructures croissants, notamment en lien avec le développement de projets miniers, à l’instar de la construction d’un chemin de fer de 670km et d’un port minéralier qui permettront de lancer l’exploitation du gisement de fer de Simandou. Les travaux ont débuté fin 2023, à la suite d’un accord sur les droits miniers entre l’Etat et les compagnies Rio Tinto (anglo-australienne) et WCS (groupes sino-singapouriens). Leur achèvement pourrait intervenir en 2024.

Dépendance aux financements extérieurs

En 2022 et 2023, l’excédent courant a diminué, lesté par la détérioration du surplus commercial. Ce dernier a subi la baisse du cours de l’aluminium, alors que les prix des produits importés restaient élevés. L’interdiction d’exporter 15 produits agricoles de base (incluant riz, pomme de terre et huile de palme), mis en place en juillet 2023 pour six mois afin d’atténuer l’insécurité alimentaire, a également pénalisé le solde commercial. L’excédent courant devrait s’accroître en 2024, soutenu par l’augmentation des exportations minières, la reprise des ventes extérieures agricoles et le prix élevé de l’or. Néanmoins, la balance commerciale risque d’être contrainte par la faible croissance chinoise, qui absorbe 85% des exportations de bauxite guinéenne, et par des dépenses élevées d’importations (pétrole, véhicules et autre équipements miniers, biens de consommation) liées à la solide demande intérieure. La construction d’infrastructures, le développement de sites et les frais de transport miniers alimenteront le déficit des services. Le déficit des revenus primaires, nourri par le rapatriement des profits miniers, sera compensé par les remises des expatriés.

La hausse des dépenses courantes (subventions sur l’électricité et le carburant) et la difficile mobilisation des recettes minières, du fait du faible suivi fiscal, ont creusé le déficit budgétaire en 2023. Les réformes de la collecte fiscale annoncées en 2022 (numérisation des déclarations et paiements) devraient faire effet en 2024 et améliorer les recettes. Le déficit devrait donc se stabiliser, avec le maintien de larges dépenses courantes, de sécurité et d’investissements en infrastructures. Il sera principalement financé par des emprunts bilatéraux, la Chine restant la première créancière du pays. La dette publique est principalement concessionnelle, et majoritairement extérieure (60%). Le risque de surendettement restera modéré avec la stabilisation du déficit budgétaire et la forte croissance.

 

Une transition démocratique plus qu’incertaine

À la suite du coup d’état ayant entrainé la chute du président autoritaire Alpha Condé, dans un troisième mandat illégitime, en septembre 2021, une junte militaire dirigée par le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, a pris le pouvoir. Cette dernière, représentée par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), a accepté, en octobre 2022 et sous pression internationale, de mener une transition vers un régime civil. Durant la période de transition devant s’achever en décembre 2024, la junte doit opérer des réformes, tel le remaniement de la constitution et des listes électorales. Cependant, le délai nécessaire à la mise en place des réformes et les dérives autoritaires du gouvernement (interdiction des manifestations politiques, dissolution de la coalition d’opposition, le Front national pour la défense de la Constitution, atteinte à la liberté des médias) laissent penser à un report des élections générales, normalement prévues début 2025. Si, en 2021, l’opinion était très majoritairement favorable au coup d’état, car contente de se débarrasser d’un président autocrate, elle est désormais méfiante. Les capacités institutionnelles sont faibles et l’accès aux services publics est limité. La Guinée est classée au 182ème rang sur 189 pays selon l’Indice de développement humain 2021 ; les inégalités sont importantes, la corruption répandue, la pauvreté élevée (44%) et l’informalité prédominante (96.5% des emplois).

À la suite du coup d’état, la Guinée a été exclue de la CEDEAO (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) et fait l’objet de sanctions de la part de l’organisation (gel des avoirs des dirigeants, suspension de l’assistance financière). Néanmoins, le pays est peu vulnérable à ces mesures économiques et financières, car il peut compter sur ses revenus miniers et bat sa propre monnaie. Ainsi, Doumbouya continue de développer ses relations extra-régionales et tente d’asseoir sa légitimité internationale, il s’est par exemple rendu à l’Assemblée Générale de l’ONU en septembre 2023.

 

Dernière mise à jour : Octobre 2023

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