Etudes économiques
Congo

Congo

Population 4,8 millions
PIB par habitant 2 634 $US
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Evaluation des risques pays
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Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 2023 (e) 2024 (p)
Croissance PIB (%) -6,2 -0,2 1,7 3,5 4,0
Inflation (moyenne annuelle, %) 1,8 1,7 3,0 3,3 3,2
Solde public / PIB (%) -1,2 1,6 6,6 4,5 5,0
Solde courant / PIB (%) 13,5 11,9 21,2 14,0 18,0
Dette publique / PIB (%) 112,1 107,9 92,5 99,0 92,0

(e) : Estimation (p) : Prévision *hors dettes des sociétés publiques et celles non garanties de la SNPC

POINTS FORTS

  • Ressources naturelles abondantes (pétrole, gaz, minerai de fer, bois, potasse) et potentiel agricole
  • Position stratégique en Afrique centrale

POINTS FAIBLES

  • Très lourde dette publique
  • Dépendance au pétrole (50% du PIB) et volatilité des prix pétroliers.
  • Extrême pauvreté généralisée en parallèle d’un système extractif corrompu et d’une absence de répartition équitable de la manne pétrolière
  • Régime autoritaire et politiques publiques laborieuses auxquels s’ajoute un risque lié à la succession présidentielle
  • Sous-investissement dans le transport, la santé et l’éducation
  • Faible attirance de l’investissement étranger en dehors de l’extraction du fait de la gouvernance déficiente
  • Arrivée à maturation de plusieurs gisements pétroliers à long terme
  • Exposition aux changements climatiques pouvant entraver le développement de l’agriculture (hausse des températures et précipitations irrégulières depuis 10 ans)

Appréciation du risque

La reprise économique se confirme, soutenue par la production de pétrole

En 2023, la croissance économique congolaise n’aura pas profité d’une augmentation des prix du pétrole, à l’instar de l’année 2022, mais de la hausse de la production pétrolière. La croissance pourrait encore progresser en 2024, grâce à une contribution positive des échanges, puisque les exportations s’appuieront sur une hausse de 6.5% de la production de pétrole également soutenu par l’expansion du secteur non pétrolier attendue à environ 4%. La diversification de l’économie est au cœur des réformes structurelles du Plan de développement 2024-2026, son objectif premier étant de soutenir et de développer les secteurs gazier, agricole et minier. Ainsi, le gouvernement continue d’ouvrir des zones agricoles protégées dans tout le pays, qui consistent en un regroupement et à l’octroi de terres préparées et la mise à disposition du matériel nécessaire. L’objectif est d’améliorer la sécurité alimentaire et de réduire les importations de produits agricoles en intensifiant la production. Par ailleurs, le bloc offshore Marine XII, lancé par les sociétés ENI et Lukoil, devrait commencer à produire du gaz naturel liquéfié en décembre 2023, l’objectif étant d’atteindre 3 millions de tonnes fin 2025. Sous l’impulsion du FMI, l’Etat doit mettre en place des mesures de lutte contre la corruption, alors qu’un climat des affaires dégradé et de nombreux arriérés freinent les investissements, particulièrement hors du secteur extractif. La forêt du bassin du Congo, qui recouvre 60% du territoire, peut permettre au pays d’attirer de nouveaux investissements et financements privés via des obligations ESG ou des crédits de compensation carbone. La consommation privée ne devrait pas rebondir, puisque 52% de la population vivra toujours sous le seuil de pauvreté en 2024. 80% de la consommation alimentaire étant importée, les ménages resteront donc pénalisés par les prix mondiaux élevés, ainsi que par la hausse du prix de l’essence. En effet, suite à l’allégement des subventions publiques au carburant, le prix de l’essence a augmenté de 25% en juillet 2023. Ainsi, en 2024, l’inflation devrait se stabiliser au niveau modéré de 2023, principalement portée par les prix alimentaires. En juin 2023, la BCEAO (Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest) a maintenu son taux directeur à 5%. Le resserrement monétaire devrait prendre fin en 2024, puisque l’inflation se stabilisera à un niveau proche de la cible (3%) et, du fait de l’ancrage du franc CFA à l’euro, la BCEAO s’inscrira dans le sillage de la BCE qui devrait aussi stopper son resserrement.

Un pays lourdement endetté

Le surplus budgétaire a diminué en 2023 par rapport à son pic de 2022, notamment du fait de la baisse des revenus pétroliers liée à celle des prix, équivalente à 7 points de pourcentage du PIB. Néanmoins, en 2024, le gouvernement continuera de voir ses revenus non pétroliers augmenter et ses dépenses diminuer. En effet, la hausse des dépenses de développement et l’apurement des arriérés intérieurs seront plus que compensés par une nouvelle baisse des subventions aux carburants, qui seront divisées par trois entre 2023 et 2024.
En janvier 2022, le pays a convenu d’une Facilité élargie de crédit de 455 millions USD avec le FMI. Elle s’accompagne d’un programme visant l’assainissement budgétaire et la viabilisation de la dette à travers l’efficacité de la dépense, la lutte contre la corruption et la transparence. Malgré l’apparition régulière de nouveaux arriérés, notamment domestiques, mais rapidement apurés, la dette publique est jugée soutenable par le FMI. Elle diminue légèrement rapportée au PIB, grâce à sa récente restructuration, à la croissance du secteur non pétrolier, aux réformes, ainsi qu’aux prix élevés des hydrocarbures. En 2024, la dette publique libellée en FCFA représentera 50% du PIB et la dette extérieure, en baisse, 40%. 60% de cette dernière sera détenue par les multilatéraux.
En 2023, l’excédent commercial s’est réduit, car l’effet de la baisse des prix pétroliers l’a emporté sur celui de la hausse de la production. En 2024, les prix du pétrole vont de nouveau augmenter, toutefois sans atteindre ceux de 2022, ce qui permettra d’améliorer le surplus du compte courant par rapport à 2023. La balance des services restera déficitaire du fait du secteur non pétrolier et de la diversification de l’économie.

Le président est dans son quatrième quinquennat

Président depuis 1972, sauf interruption de 1992 à 1997, Denis Sassou-Nguesso a été réélu président de la République le 23 mars 2021 lors d’élections contestées par l’opposition. L’année suivante, son parti, le Parti Congolais du Travail (PCT), obtint une large majorité au parlement. Ayant révisé la constitution en 2015, Denis Sassou-Nguesso a la possibilité de se représenter aux présidentielles de 2026 pour un cinquième mandat, il aura alors 82 ans. En outre, le président et ses proches sont visés par plusieurs affaires de corruption et de fraude (Pandora Papers, soupçons de détournements de fonds par la société pétrolière Orion Oil, affaire des biens mal acquis). L’absence de répartition équitable de la manne pétrolière et l’extrême pauvreté généralisée alimentent un mécontentement social que les autorités sont soucieuses de contenir en limitant la hausse des prix. Néanmoins, elles n’hésiteraient pas à réprimer, si les contestations prenaient de l’ampleur.

La France reste un partenaire économique privilégié, malgré les investigations de la justice française sur les affaires de corruption. Le Congo entretient avec la Chine des relations étroites, celle-ci détenant une large part (36.6% en 2023) de la dette externe du pays et constitue une destination principale pour le pétrole congolais. Le PCT et le Parti communiste chinois ont d’ailleurs signé, en août 2023, un mémorandum d’entente, afin de réaffirmer leur lien de coopération. La République du Congo, neutre face au conflit entre la Russie et l’Ukraine, s’est rapprochée de Moscou en signant notamment cinq accords bilatéraux de coopération en septembre 2022 ; ceux-ci incluent un projet de construction d’un oléoduc reliant Pointe-Noire à Brazzaville.

 

Dernière mise à jour : Octobre 2023

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